Ils s'opposent à l'enfouissement d'un troisième pipeline, en raison de "promesses non tenues" à la suite de l'installation des "deux premiers" a déclaré à l'AFP Siméon Akré, porte-parole des manifestants du village d'Adjué. Selon lui, "un protocole signé depuis 2009 qui prévoyait la construction de dix logements d'instituteurs, d'un centre de santé (...) et le recrutement des jeunes du village n'a jamais été réalisé" dans ce village de 2.500 habitants. Fort de ce constat, depuis mercredi, des centaines de jeunes empêchent le déroulement des travaux, immobilisant les bulldozers et bloquant un projet d'exploitation de gaz sous-marin signé en 1992 entre Bouygues et la Côte d'Ivoire, appelé "Foxtrot". "Il est temps que les compagnies pétrolières et gazières, dans une perspective de justice vraie pour les populations abusées, engagent (...) des discussions franches dans un cadre formel et officiel", écrivent les habitants d'Adjué dans une déclaration. Leader mondial du cacao avec 40% des parts de marché, la Côte d'Ivoire est pour l'heure un modeste producteur de pétrole (36.000 barils/jour en 2019), exploité par plusieurs compagnies étrangères au large de Jacqueville. Comme de nombreux pays en développement, la Côte d'Ivoire a du mal à faire de ses matières premières une source de croissance qui bénéficie à ses populations. En 2018, la production de pétrole brut a rapporté plus de 500 milliards de francs CFA (762 millions d'euros), selon l'ONG Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Le Conseil pétrole-gaz, une structure réunissant élus locaux et habitants créée en 2008 pour faire l'interface entre les pétroliers et les populations et redistribuer la manne de l'or noir, est la cible des critiques des habitants qui lui reprochent son inaction.
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