"Le Maroc a été consulté au préalable au sujet de cette nomination et a déjà notifié son accord à M. Antonio Guterres", le secrétaire général de l'ONU, a déclaré le diplomate marocain, Omar Hilale, dans une interview à l'agence de presse MAP publiée mercredi. M. Hilale a précisé que des "consultations (étaient) en cours" et que l'annonce de la nomination de M. Staffan de Mistura se ferait dans les prochains jours, après l'aval des membres du Conseil de Sécurité. "L'accord du Maroc émane de sa confiance permanente et son soutien constant aux efforts du secrétaire général de l'ONU pour parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis au différend régional", a ajouté l'ambassadeur marocain. La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole, considérée comme un "territoire non autonome" par l'ONU en l'absence d'un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie. Le dernier envoyé spécial de l'ONU, l'Allemand Horst Köhler, n'a pas été remplacé après sa démission en mai 2019. M. Guterres avait déjà proposé une douzaine de candidats ces deux dernières années pour lui succéder, mais sans obtenir le consensus des parties. M. de Mistura est un diplomate chevronné qui a occupé de hauts postes onusiens. Il a notamment été l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie (2014-2018) et représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Irak (2007-2009) et en Afghanistan (2010-2011). "Une fois nommé (...), M. de Mistura pourra compter sur la coopération et le soutien, sans faille, du Maroc dans la mise en oeuvre de sa facilitation pour le règlement de ce différend régional", a assuré M. Hilale. Toutes les tentatives de règlement du conflit ont échoué jusqu'ici. Et depuis la démission du dernier envoyé de l'ONU, des négociations quadripartites impliquant le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie sont au point mort. Rabat, qui contrôle près de 80% de ce vaste territoire désertique, où de grands chantiers de développement marocains ont été lancés ces dernières années, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario, lui, réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU prévu lors de la signature d'un cessez-le-feu entre les belligérants en septembre 1991. Le nom de M. de Mistura avait été évoqué au printemps dernier pour remplacer M. Köhler et relancer le dialogue politique. Le Front Polisario avait alors fait savoir qu'il acceptait la désignation du diplomate italo-suédois comme nouvel émissaire.
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