Faute d'accord, le Royaume-Uni, responsable du dossier, a été contraint de remiser son projet de résolution sur une extension d'un an de la mission et a fait approuver à l'unanimité dans la matinée au Conseil une simple "prolongation technique" du mandat jusqu'au 30 septembre. "Après des consultations constructives et positives ce mois-ci (...), nous sommes déçus par l'impossibilité de parvenir à un consensus pour adopter aujourd'hui un nouveau mandat pour la mission Manul, surtout en ce moment important pour la Libye", a déclaré après le vote l'ambassadeur américain adjoint à l'ONU, Jeffrey DeLaurentis. "Nous appelons tous les membres du Conseil à travailler ensemble avec diligence pour adopter un mandat qui mette en oeuvre les recommandations" récentes d'une commission indépendante de l'ONU. "Nous ne pouvons pas laisser tomber le peuple libyen en ce moment critique", a lancé le diplomate américain. Il a notamment rappelé que ce document préconisait un changement structurel de la direction de la mission avec une relocalisation de l'émissaire de l'ONU à Tripoli. Ce nouveau changement ne préjuge pas qui sera affecté à cette fonction, a souligné Jeffrey DeLaurentis. Sous l'impulsion de la précédente administration républicaine de Donald Trump, contre l'avis de leurs 14 partenaires au Conseil, les Etats-Unis avaient imposé l'an dernier un duo à la tête de la Manul, avec un émissaire établi à Genève (le Slovaque Jan Kubis depuis janvier) et un coordonnateur à Tripoli (le Zimbabwéen Raisedon Zenenga). Mardi, des diplomates avaient indiqué à l'AFP que Moscou avait menacé de mettre son veto au renouvellement de la Manul, n'acceptant pas le langage proposé sur le futur rôle de l'émissaire et sur le retrait des forces étrangères de Libye. Derrière ce blocage, pourrait se profiler la crainte pour Moscou que le poste ne soit plus assuré par Jan Kubis, selon un diplomate. L'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dmitry Polanskiy, s'est défendu de toute obstruction au soutien international à la Libye à l'approche de sa présidentielle le 24 décembre. Il faut profiter des 15 jours à venir "pour trouver un dénominateur commun", a-t-il dit, assurant des "efforts inlassables" de la Russie pour "un réglement en Libye" et un respect du calendrier électoral. La Libye tente de s'extraire d'une décennie de violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les combats ont cessé à l'été 2020 et un cessez-le-feu a été signé, mais les divisions ont depuis refait surface, rendant hypothétiques les élections en fin d'année.
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