"Le tribunal administratif prononce la dissolution du RAJ. C'est scandaleux", a déploré auprès de l'AFP Said Salhi, vice-président de la LADDH. "Halte aux attaques contre les acquis démocratiques du peuple algérien, payés au prix du sacrifice ultime", a ajouté M. Salhi, qui a exprimé la "solidarité" de la LADDH avec les militants du RAJ. "Ce verdict ne va pas nous affaiblir, n'effacera pas les 28 ans d'existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie", a réagi le RAJ dans un communiqué en annonçant que leurs avocats allaient faire appel. Amnesty International a qualifié cette décision de "terrible coup dur pour les droits humains en Algérie", dans un communiqué. "La décision de dissoudre le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) (...) est un indicateur alarmant de la détermination des autorités à durcir leur répression contre le militantisme indépendant", a relevé Amna Guellali, directrice-adjointe pour la région Mena à Amnesty international. Mme Guellali a aussi dénoncé une décision ayant pour conséquence de "supprimer les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique". Cette sanction administrative fait suite à une requête du ministère de l'Intérieur réclamant la dissolution du RAJ. Les autorités lui reprochaient "d'agir en violation de la loi sur les associations et en contradiction avec les objectifs énumérés dans les statuts". Dans un récent communiqué, le RAJ avait rejeté ces accusations "basées essentiellement sur les activités publiques de l'association durant le Hirak". L'ONG avait qualifié ses actions de "compatibles" avec "son mandat d'association oeuvrant à la promotion de l'implication des jeunes dans la gestion de la cité". Fustigeant une décision "injuste", le RAJ avait indiqué qu'il allait "se battre et défendre l'association pour qu'elle continue à exister". Plusieurs membres de l'association, notamment son président Abdelouahab Fersaoui, ont fait l'objet de poursuites judiciaires et jusqu'à neuf d'entre eux ont été incarcérés. Condamné à un an de prison pour "atteinte à l'intégrité du territoire national", M. Fersaoui a purgé six mois de prison entre fin 2919 et mai 2020, qui ont correspondu à la peine prononcée en appel. La LADDH "appelle au respect du droit et des libertés d'association et d'organisation", a souligné M. Salhi. La loi algérienne encadrant le travail des associations, promulguée en 2012, soumet leur création à la délivrance préalable d'un agrément par les autorités. Cette loi avait été approuvée dans le cadre de réformes politiques du président Abdelaziz Bouteflika, récemment décédé, pour couper court à toute contagion du Printemps arabe en 2011.
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