Les appels à la mobilisation ont été lancés par l'Association des professionnels soudanais (SPA), fer de lance du mouvement de révolte qui avait conduit à la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir. La SPA a appelé les Soudanais à installer des "barricades" à Khartoum dans la nuit de samedi à dimanche pour faire de la capitale une ville morte dimanche, premier jour de la semaine au Soudan, et lundi. "Le peuple soudanais a rejeté le coup d'Etat militaire", a tweeté la SPA, ajoutant: "pas de négociation, pas de partenariat, pas de légitimité". "Nous commencerons à mettre des barricades dans les principales rues pour préparer la désobéissance civile massive dimanche et lundi", a-t-elle ajouté, exhortant les manifestants à éviter tout affrontement avec les forces de l'ordre. Les appels avaient commencé à circuler via des SMS à cause de la coupure quasi totale d'internet depuis le 25 octobre, jour du coup d'Etat mené par le général Abdel Fattah al-Burhane. Le nouvel homme fort du pays avait alors ordonné la dissolution des institutions, l'arrestation des dirigeants civils, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok, et l'établissement d'un état d'urgence. M. Hamdok a été depuis placé en résidence surveillée et l'armée a libéré jeudi quatre ministres, mais d'autres restent en prison avec des gouverneurs et des responsables civils. Les partisans d'un pouvoir civil réclament le rétablissement du gouvernement déposé et la fin du partage des autorités de transition avec l'armée pour laisser les seuls civils organiser les premières élections libres du pays depuis 30 ans. Samedi, la SPA a diffusé une proposition en 13 points réclamant notamment la restructuration des forces armées et la dissolution d'une puissante organisation paramilitaire, les Forces de soutien rapide (RSF). Le coup de force des militaires a vivement été dénoncé à l'étranger, suscitant notamment l'interruption de certaines aides, dans un pays déjà englué dans le marasme économique. Il a aussi déclenché des manifestations qui ont été réprimées par le pouvoir. Quatorze manifestants ont été tués et 300 autres blessés depuis le 25 octobre, selon des médecins pro-démocratie. Face d'un côté à des civils refusant de négocier sans une libération préalable de tous les détenus politiques et, de l'autre, des militaires qui promettent un gouvernement choisi par leurs soins, les médiations se poursuivent à Khartoum, sans aucune percée jusqu'ici. "Il n'y a pas eu encore de progrès dans les discussions", a indiqué samedi à l'AFP l'un des médiateurs soudanais sous couvert de l'anonymat. La Ligue arabe a elle indiqué samedi avoir envoyé une délégation "de haut niveau" pour "rencontrer des responsables soudanais des différents camps" et "surmonter l'actuelle crise"
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