"Les touristes sont de retour!" Knowledge est tout sourire à l'office du tourisme de Victoria Falls.Oubliant violences politiques, pénuries et hyperinflation, la petite ville zimbabwéenne est redevenue la principale base pour visiter les chutes Victoria.
Il y a encore deux ans, le Zimbabwe était au bord de la guerre civile.Les magasins de Victoria Falls étaient vides, les stations service à sec, et les touristes avaient quasiment tous fui en Zambie, de l'autre côté du Zambèze.
Les spectaculaires chutes valant décidément le voyage, les malheurs de Victoria Falls ont fait la fortune de Livingstone, sa voisine zambienne qui compte maintenant 100.000 habitants.
"Le côté zambien a indubitablement profité de tous les problèmes au Zimbabwe", confirme, sous couvert de l'anonymat, Sarah, qui vend des excursions au Zambezi Sun, un hôtel --appartenant à un groupe sud-africain-- ouvert en 2001 à deux pas des chutes Victoria.
Autrefois capitale provinciale assoupie d'un pays socialisant où l'on s'aventurait parfois en quête d'exotisme après avoir admiré les chutes, Livingstone s'est découvert une vocation touristique pendant les années 2000: hôtels, "lodges" et autres infrastructures ont poussé comme des champignons, tandis que des vols directs la reliaient à l'Afrique du Sud.
Mais les touristes se font désormais plus rares.
"Nous ne sommes pas contents, la situation est mauvaise", explique la Livingstone Tourism Association."Ils viennent ici dans la journée, ils participent à des activités, et ils vont dormir au Zimbabwe."
Heureusement, le tourisme d'affaires permet d'éviter la catastrophe, les congrès étant assez nombreux.
A demi-mots, un professionnel suggère que Livingstone a peut-être un peu tiré sur la corde, en pratiquant des prix trop élevés.Jusqu'au musée des chemins de fer, dont l'entrée est de 15 dollars pour les étrangers...
Et d'accuser les Zimbabwéens, de l'autre côté des chutes, de casser les prix, maintenant que le calme est revenu chez eux.
"C'est moins cher ici, et la qualité des services offerts est bonne", confirme Duni, qui propose des activités --croisières au couchant, promenades en hélicoptère, rafting, saut à l'élastique ou safaris-- aux touristes qu'il aborde dans les rues de Victoria Falls.
"Victoria Falls est une petite ville.On peut marcher jusqu'aux chutes, il ne faut pas prendre de taxi!", ajoute-t-il, faisant allusion à la dispersion des sites sur la rive zambienne, où une noria de taxis bleus transporte les visiteurs d'un endroit à l'autre à coup de billets de 10 dollars.
Victoria Falls est en effet construite tout près de la grande attraction de la région, tandis que Livingstone est à 10 km.
Quant à savoir de quel côté on voit le mieux les chutes, une merveille naturelle longue de 1,7 km (pour 108 m de haut), les avis sont partagés.Les points de vue sont de toute façon très différents d'une extrémité à l'autre.Mais la rive zimbabwéenne en propose une plus grande variété.
Confiante en sa renaissance, et préférant ignorer les tensions qui ressurgissent au Zimbabwe, Victoria Falls veut maintenant agrandir son aéroport, pour accueillir de plus gros avions.Les autorités ont pour cela demandé l'aide des Chinois.
Mais le nombre de vendeurs ambulants qui ne lâchent pas les touristes d'une semelle rappelle que le pays n'est pas tiré d'affaire.
Principal souvenir proposé: un billet de 100.000 milliards de dollars zimbabwéens, qui n'a plus cours depuis avril 2009.C'est d'ailleurs grâce à la disparition de la monnaie locale rongée par l'hyperinflation que Victoria Falls peut à nouveau recevoir correctement ses touristes.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.