Le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble se sont livrés jeudi à une nouvelle confrontation publique, avec l'annonce par le chef de l'Etat qu'il retirait au Premier ministre "les pouvoirs exécutifs". M. Roble a rejeté dans la soirée cette décision qu'il juge inconstitutionnelle. Dans un communiqué vendredi matin, les chef des cinq régions somaliennes se sont dits "préoccupés" par ce conflit au sein des institutions fédérales "qui ne sert pas l'intérêt public, conduit à l'insécurité et à l'instabilité politique". Ils ont appelé les deux dirigeants "à cesser d'échanger des communiqués", à "ce que tous les conflits soient résolus par (la) médiation" et à ce que "la Constitution provisoire du gouvernement fédéral de la Somalie soit respectée". Les présidents des Etats du Jubaland, du Galmudug, de l'Hirshabelle, du Puntland et du Sud-Ouest demandent aussi aux "commissions électorales indépendantes d'accélérer le processus électoral". La rivalité entre Farmajo et M. Roble va croissant ces derniers mois. Ce dernier épisode de tension, autour de limogeages et nominations au sein de l'appareil sécuritaire, vient menacer le fragile processus électoral dans ce pays de la Corne de l'Afrique, confronté à une instabilité chronique et à l'insurrection jihadiste des shebab. L'annonce mi-avril de la prolongation pour deux ans du mandat de Farmajo, arrivé à expiration en février sans que de nouvelles élections aient pu être organisées, avait déclenché des affrontements armés dans la capitale, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991. Dans un geste d'apaisement, Farmajo avait chargé M. Roble, son Premier ministre depuis 2020, d'organiser les élections. Ce dernier est parvenu à un accord avec les dirigeants régionaux sur un calendrier électoral, avec pour horizon une élection du président le 10 octobre. Mais ce processus a déjà pris du retard. La désignation des membres de la Chambre basse, dernière étape avant l'élection du chef de l'Etat selon le complexe système électoral indirect somalien, doit désormais se tenir entre le 1er octobre et le 25 novembre.
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