"Nous avons désespérément besoin de matériel médical pour les cas critiques de brûlures", a dit à l'AFP le docteur Moses Batima, directeur général adjoint de l'Agence des fournitures médicales au ministère de la Santé. "Nous avons besoin de liquides de perfusion, de consommables médicaux pour panser les plaies, de bandages et d'antidouleur", a-t-il précisé. Les services hospitaliers ont puisé dans leurs réserves et du matériel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est arrivé lundi à l'aéroport, a-t-il rapporté, ajoutant que les hôpitaux bénéficient aussi de dons mais que cela ne suffit pas. "Nous appelons à l'aide la communauté internationale pour des équipements médicaux pour les cas les plus graves", a-t-il dit. Au moins 101 personnes ont été tuées et 91 blessées dans l'explosion d'un camion-citerne percuté par un poids lourd vendredi soir dans la zone industrielle de la capitale, selon le dernier bilan fourni par les autorités et datant de dimanche en début de soirée. Le feu s'est propagé au quartier alentour. Selon des témoins, la majorité des victimes sont des vendeurs ambulants et des motocyclistes piégés par les flammes alors qu'ils tentaient de récupérer le carburant s'échappant du camion-citerne accidenté. Les personnels hospitaliers sont "débordés", a déclaré le docteur Moses Batima, assurant que "certains employés en soins intensifs travaillent sans interruption depuis trois jours". Des milliers de personnes en deuil se sont rassemblées lundi à la morgue du Connaught Hospital, l'établissement où ont été admis le plus grand nombre de victimes, pour faire leurs adieux à leurs proches dans une odeur difficilement supportable et au milieu d'un important dispositif de sécurité. Les noms des victimes dirigées vers d'autres hôpitaux ont été publiés à l'entrée de l'établissement pour aider leurs familles à les localiser. "Nous allons vérifier l'ADN de tous les cadavres avant l'enterrement, afin d'avoir des dossiers sur toutes les personnes décédées", a déclaré à l'AFP Sinneh Kamara, une agente des services médico-légaux. Le gouvernement a proposé à certaines familles d'enterrer elles-mêmes leurs défunts plutôt qu'ils soient inhumés lors de la cérémonie collective prévue lundi après-midi. Le président Julius Maada Bio a annoncé dimanche un deuil national de trois jours à partir de lundi. La Sierra Leone, une ancienne colonie britannique de 7,5 millions d'habitants, est un des pays les plus pauvres de la planète malgré un sol regorgeant de diamants. Son économie, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts.
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