Cette accusation intervient en pleine crise entre le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, plus connu sous le surnom de Farmajo, et le Premier ministre Mohamed Hussein Roble. "La République fédérale de Somalie condamne la détention illégale du conseiller à la sécurité nationale de M. Farmajo par les autorités djiboutiennes à l'aéroport de Djibouti", a écrit en début d'après-midi sur Twitter Abdirashid Hashi, un porte-parole du président. "De tels actes ne vont pas aider à renforcer les liens entre nos gouvernements", a-t-il ajouté. Un communiqué publié par le bureau de M. Farmajo a précisé que ce conseiller et ancien directeur de l'Agence des services de renseignements et de sécurité (Nisa), Fahad Yasin, était détenu avec d'autres responsables l'accompagnant. "Nous demandons au gouvernement djiboutien de faciliter le voyage de ces responsables", affirme le texte, soulignant la responsabilité de son voisin dans "toute menace à leur sécurité personnelle". Le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahmoud Ali Youssouf, a réagi en qualifiant de "fake news" ces informations destinées à "créer de la confusion et entraîner Djibouti dans les problématiques et crises internes de la Somalie". Il a ajouté qu'un vol Turkish Airlines à destination de Mogadiscio n'avait pas décollé vendredi de Djibouti car "un des pilotes n'était pas autorisé à atterrir en Somalie", forçant tous les passagers à repartir à Istanbul. La rivalité entre Farmajo et M. Roble, croissante ces derniers mois, s'est cristallisée depuis près de deux semaines autour de limogeages et de nominations de dirigeants dans l'appareil sécuritaire, dont Fahad Yasin. Après une enquête controversée de la Nisa sur la disparition d'une de ses agentes, le Premier ministre avait limogé Fahad Yasin début septembre. Farmajo avait rejeté cette décision, avant de nommer son ami comme conseiller à la sécurité nationale. Jeudi, Farmajo a annoncé qu'il retirait au Premier ministre ses "pouvoirs exécutifs", une décision que ce dernier a rejetée, l'estimant inconstitutionnelle. La crise au sein du pouvoir menace le fragile processus électoral en Somalie. Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février sans avoir pu organiser d'élections, déclenchant une grave crise constitutionnelle. L'annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait provoqué des affrontements armés à Mogadiscio, ravivant le spectre de la guerre civile. Farmajo avait chargé M. Roble d'organiser les élections. Ce dernier est parvenu à un accord sur un calendrier électoral, avec pour horizon une élection du président le 10 octobre. Mais ce processus a pris du retard. Cette crise politique affaiblit également le gouvernement fédéral, soutenu à bout de bras par la communauté internationale, dans sa lutte contre l'insurrection des shebab.
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