Figure centrale du soulèvement populaire de 2011 qui a chassé l'ex-président Hosni Moubarak du pouvoir, M. Abdel-Fattah sera jugé par "le tribunal correctionnel d'urgence de la Sûreté d'Etat" dont les verdicts ne peuvent pas faire l'objet d'un appel, a précisé sur Facebook Me Khaled Ali. Seront également jugés devant le même tribunal l'avocat Mohamed al-Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias "Oxygen". Les chefs d'accusation n'ont pas été annoncés, mais Leïla Soueif, la mère de M. Abdel Fattah, affirme à l'AFP que son fils "sera certainement accusé de +diffusion de fausses nouvelles+, le parquet l'ayant convoqué et interrogé" sous ce motif il y a un mois. Selon elle, "les avocats n'ont pas encore été officiellement notifiés" de l'ouverture du procès, mais c'est M. Abdel Fattah qui a informé sa soeur, Mona Seif, de la date lors de sa visite samedi à la prison de haute sécurité de Tora, dans un faubourg du Caire. Mme Seif affirme samedi sur Twitter que son frère "se comporte comme s'il allait mourir en prison". "Je n'ai jamais vu mon frère dans un tel état, il est terriblement en colère, exténué et blasé". Surnommé "l'icône de la révolution", M. Abdel Fattah et son avocat Me Baqer ont été emprisonnés dans un grand coup de filet en septembre 2019 après de rares manifestations contre le président Abdel Fattah al-Sissi. Fin 2020, M. Abdel Fattah et son avocat ont tous deux été ajoutés à la liste "terroriste" du Caire, impliquant une interdiction de voyager et un gel des avoirs. M. Ibrahim, fondateur du blog "Oxygen Egypt", a lui aussi été arrêté en 2019 après avoir publié sur les réseaux sociaux des vidéos sur des manifestations antigouvernementales, selon Amnesty International. Le procès des trois hommes s'ouvrira alors que la durée de leur détention provisoire --limitée par la loi à deux ans-- a été dépassée. "Une campagne internationale pour en finir avec la détention préventive illimitée est en cours", indique Mme Soueif dont le fils a passé au total sept ans en prison depuis 2013. Depuis son arrivée au pouvoir il y a huit ans, M. Sissi mène une répression sans merci contre toute opposition. Selon des ONG, l'Egypte compte environ 60.000 détenus d'opinion.
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