"Certains d'entre eux ont été arrêtés à leur domicile", a déclaré l'une de ces sources. La semaine dernière, le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a décrété un état d'urgence de six mois face au risque croissant de voir les combattants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et de l'Armée de libération oromo (OLA) marcher sur la capitale. Des groupes de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont dénoncé ces mesures d'urgence et accusé le gouvernement de multiplier les arrestations arbitraires sur la base de l'appartenance à l'ethnie tigréenne. Des milliers de personnes seraient ainsi détenues depuis la semaine dernière. Des responsables de la sécurité de l'ONU "ont rendu visite aux collègues détenus", a déclaré mardi à l'AFP une porte-parole de l'organisation à Genève. "Des notes verbales ont également été envoyées au ministre des Affaires étrangères pour demander la libération immédiate du personnel détenu", a-t-elle précisé. Un porte-parole de l'ONU en Éthiopie a lui déclaré que l'ONU procédait "à la vérification et au suivi des allégations d'arrestations concernant ses employés". "La sûreté et la sécurité du personnel de l'ONU restent la plus haute priorité pour l'ONU en Éthiopie", a déclaré ce porte-parole. Des tensions récurrentes opposent le gouvernement d'Abiy et l'ONU. Fin septembre, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a ainsi expulsé sept hauts fonctionnaires des Nations unies pour "ingérence". Marqué par les atrocités et la famine, le conflit entre l'armée fédérale et les rebelles tigréens a fait plusieurs milliers de morts et plus de deux millions de déplacés. Le Premier ministre avait envoyé en novembre 2020 l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires. Depuis, le Tigré est soumis à ce que l'ONU décrit comme un blocus de facto de l'aide humanitaire. Les combattants du TPLF ont repris en juin l'essentiel du Tigré puis avancé dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara, sans exclure de marcher sur la capitale. Le gouvernement affirme que les rebelles exagèrent leur progression, mais il a tout de même décrété l'état d'urgence.
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