"L'opposition politique voudrait solennellement face à la dégradation continue de la situation sécuritaire, alimentaire et économique dans notre pays exiger la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables", a déclaré son chef de file, Eddie Komboïgo, lors d'une conférence de presse. "Si dans un délai d'un mois, rien de sérieux et de concret n'est entrepris pour maitriser la situation sécuritaire, l'opposition politique (...) appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission immédiate du chef de l'Etat et de son gouvernement", a prévenu M. Komboïgo, par ailleurs président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ex-parti au pouvoir. Dans ses revendications il a notamment demandé que l'armée soit dotée de "matériel de combat mieux adapté", que les frontières terrestres soient rouvertes et que le gouvernement achète des "vivres sur le marché international pour parer à la famine". Début juillet, plusieurs milliers de personnes avaient manifesté dans différentes villes du Burkina Faso à l'appel de l'opposition pour protester contre l'insécurité. Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques jihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l'est, proches du Mali et du Niger, pays également confrontés aux opérations des jihadistes armés. Quasiment chaque semaine, des militaires ou des civils sont tués dans des attaques. Les violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2.000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer. "La tête de notre Faso est chroniquement absente et quand le navire est sans capitaine, le naufrage est inévitable", a critiqué M. Komboigo estimant que son pays "n'a jamais été aussi malade que sous le régime du président Roch Marc Christian Kaboré". La semaine dernière, le gouvernement avait lancé un appel à un "sursaut patriotique" et une mobilisation des forces armées pour une "offensive décisive" contre les groupes jihadistes.
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