"Il est grand temps pour le Conseil, dans le cadre de son mandat de prévention, de prendre en compte les risques sécuritaires liés au changement climatique, en tant qu'élément supplémentaire de notre architecture de paix et de sécurité", a souligné Mohamed Bazoum lors d'une réunion de cette instance présidée en décembre par son pays. Niamey espère mettre au vote prochainement une résolution rédigée avec l'Irlande visant à "intégrer les risques de sécurité liés au climat en tant qu'élément central dans les stratégies globales de prévention des conflits des Nations unies". Le projet de texte, obtenu par l'AFP, demande aussi au secrétaire général de l'ONU un rapport avant deux ans "sur les implications pour la sécurité (...) des effets néfastes du changement climatique" sur les dossiers gérés par le Conseil, et des recommandations sur la manière dont ces risques peuvent être traités. Selon des diplomates, la Russie menace cependant depuis plusieurs jours d'utiliser son veto contre ce projet de texte. "Pour nous, le lien direct entre le terrorisme et le changement climatique est loin d'être évident", a affirmé au Conseil l'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia. Une résolution "créera la confusion et les doublons" avec d'autres forums traitant du réchauffement climatique, a-t-il ajouté, rejoint sur cette position par l'Inde. "Nous sommes convaincus qu'il faut examiner chaque pays et chaque région individuellement. Les démarches génériques et automatiques pour se pencher sur les causes de conflit détournent le Conseil de sécurité du règlement de ces problèmes", a insisté l'ambassadeur russe. L'approche du Niger a reçu le soutien des Etats-Unis et de la France, cette dernière parlant d'un "lien évident" alors que l'accès à l'eau, la pénurie alimentaire et l'insécurité climatique sont des facteurs qui permettent aux "groupes armés de prospérer" en profitant de la vulnérabilité des populations. L'an dernier, l'Allemagne avait renoncé à une résolution similaire en raison d'une menace de veto des Etats-Unis de Donald Trump. La nouvelle administration de Joe Biden a apporté pour sa part son soutien à l'initiative du Niger et de l'Irlande.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.