En trois semaines, deux épisodes meurtriers ont déchiré le Darfour, ravagé par une guerre sanglante à l'époque du dictateur Omar el-Béchir qui a fait depuis 2003 au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l'ONU. Le premier a été provoqué le 17 novembre par un différend entre éleveurs s'accusant de vols de chameaux dans la région montagneuse du Jebel Moun au Darfour-Ouest. Le second a éclaté samedi avec une dispute qui a dégénéré en bataille rangée à l'arme automatique dans la région de Krink au Darfour-Ouest. Au total, ils ont fait, selon le dernier bilan du syndicat des médecins du Darfour-Ouest, "138 morts et 106 blessés, dont 25 morts mercredi seulement à Jebel Moun", tandis que l'ONU fait état de plus de 22.000 déplacés, dont plus de 2.000 ont fui au Tchad voisin. "De nombreux blessés sont morts parce qu'il leur était impossible de rejoindre un établissement médical à temps et parce que les dispensaires en zone rurale n'ont pas les équipements pour les sauver", a affirmé le syndicat. Depuis des semaines, l'ONU ne cesse d'alerter sur les dégâts créés par ces affrontements saisonniers pour les terres, l'eau ou les ressources qui ravagent maisons, champs et récoltes dans une région où l'accès des humanitaires est déjà "restreint". Au Darfour, martèle l'ONU, les habitants ont besoin "de nourriture, d'abris et d'accès à l'eau et à des services de santé". Et ce dans un pays où, toujours selon l'ONU, en 2022, 30% de la population aura besoin d'une aide humanitaire, et en premier lieu les 2,9 millions de déplacés, quasiment tous au Darfour. Dans cette seule région, l'ONU dit avoir recensé "plus de 200 incidents violents" rien qu'en 2021, avec des épisodes récents ailleurs au Darfour de "destruction de villages, de violences sexuelles et de vols de bétail".
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