"J'affronterai mon procès avec une dignité totale (...) je veux être clair: je n'ai pas à collaborer avec les Etats-Unis. Je n'ai commis aucun crime", a déclaré Camilla Fabri en pleurs en lisant le texte, lors d'une manifestation en faveur de son mari organisée par les autorités vénézuéliennes et qui a rassemblé quelque 300 personnes. Considéré comme un important intermédiaire du pouvoir vénézuélien, Alex Saab est censé avoir "sa première audition judiciaire lundi" devant un tribunal de Floride, a précisé le ministère américain de la Justice dans un communiqué. Proche du président Nicolas Maduro, l'homme d'affaires colombien, 49 ans, et son partenaire Alvaro Pulido sont accusés aux Etats-Unis d'être à la tête d'un vaste réseau ayant permis au dirigeant socialiste et à son régime de détourner à leur profit de l'aide alimentaire à destination du Venezuela. Ils sont soupçonnés d'avoir transféré quelque 350 millions de dollars (environ 302 millions d'euros) du Venezuela vers des comptes qu'ils contrôlaient aux Etats-Unis et dans d'autres pays. Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison. Alex Saab, qui a également la nationalité vénézuélienne et un passeport diplomatique vénézuélien, a été inculpé en juillet 2019 à Miami pour blanchiment d'argent, et arrêté lors d'une escale d'avion au Cap-Vert, au large de l'Afrique de l'Ouest, en juin 2020. "Je déclare que je suis en pleine possession de mes moyens et je ne suis pas suicidaire au cas où on m'assassinerait pour dire ensuite que je me suis suicidé", précise-t-il alors que de nombreux experts estiment qu'il connait tous les rouages financiers occultes de Caracas. "Il peut révéler des choses sur les montages, la circulation des fonds, les surcoûts... C'était la cheville ouvrière des affaires du régime Maduro avec les pays alliés", estime notamment le journaliste Roberto Deniz, journaliste spécialiste du dossier. L'épouse de M. Saab s'est exprimée sur l'extradition indiquant: "Tout a été fait dans le dos des avocats et dans notre dos. On a appris (l'extradition) par sa soeur (...) Elle s'est rendue à la maison et il n'y avait plus les 100 gardes qui l'entouraient. Un garde lui a dit +ils ont accéléré l'extradition+". Mère de deux jeunes filles de 1 et 4 ans, Camilla Fabri a qualifié les autorités capverdiennes et américaines de "lâches". "Ce qui gène le plus les Etats-Unis, c'est que mon mari ne pliera jamais! Jamais", A-t-elle lancé à la foule. "Il a la force de la vérité et de l'innocence". L'extradition de Saab a déclenché l'ire de Caracas qui a "suspendu sa participation au dialogue" entre pouvoir et opposition. Un quatrième round de pourparlers devait commencer ce dimanche à Mexico.
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