"C'est à travers la musique que nous passons le message pour que les femmes se lèvent, de montrer leur potentialité à la face du monde": Urrice, Grace, Sandrine, Anne, Angélique, Dorcas, Julienne...Le Star Feminine Band ce sont sept jeunes filles de 11 à 18 ans, à l'énergie intarissable.
Guitare électrique, percussions, synthé, des textes engagés et de la danse traditionnelle: ce groupe 100% féminin chante des textes militants pour les droits des femmes et des enfants, en français, anglais et langues africaines (peul et fon).Très populaire dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, il est aussi l'une des grandes révélations du festival rennais.
Vendredi soir elles ont donné un premier concert de 40 minutes devant plus de 1.500 personne dans le hall 8 du parc Expo et "cassé la baraque", selon Jean-Baptiste Guillot, créateur du label Born Bad Records et producteur de leur premier disque.Il a tout fait, avec Jean-Louis Brossard le cofondateur des Trans, pour faire venir le groupe à Rennes.
"Je suis très contente parce que je vois que la population aime notre musique, ils aiment notre manière de chanter, jouer et danser sur scène, ça les pousse à pousser des cris de joie, à la fin du concert, d'autres viennent nous féliciter...Et ils aiment le message que nous leur apportons", se réjouit Angélique que l'AFP a pu rencontrer avec Dorcas et Urrice dans leur loge, avant un second concert plus intimiste samedi devant plusieurs centaines de personnes à l'Ubu.
Quand le Star Feminine lance "Femme africaine", son titre phare après "La musique (c'est notre travail)", les jeunes filles enjoignent les femmes de la salle à se lever et à danser.
"Femme noire, lève toi, ne dors pas/Tu peux devenir président de la République/Tu peux devenir Premier ministre du pays/Lève toi, il faut faire quelque chose/Femme africaine sois indépendante", clament en choeur, les jeunes filles vêtues de robes orange et de colliers sur leur tête.
Les morceaux rock, pop, jazz et fusion emmènent le public dans un joyeux voyage accompagné de danse traditionnelle.
Jean-Baptiste Guillot se souvient d'avoir eu "l'intuition qu'il fallait aller là-bas" dans un pays "où généralement les jeunes filles tombent fréquemment enceintes" et où subsistent "des traditions d'excision, et où les femmes n'ont aucun espoir, aucun avenir" .
Il se souvient de son premier "voyage épique" au Bénin sans vol direct et "25 heures de bus pour faire 300 km".
Quand il arrive à Natitingou, le producteur "découvre des gens qui vivent dans le dénuement"."Je ne faisais pas le malin, mais en dix minutes j'ai compris que j'avais bien fait: les filles ont commencé à jouer des morceaux.J'ai été séduit par leur énergie et leur mérite", souligne Jean-Baptiste Guillot.
Parties de zéro
La génèse du groupe remonte à 2016, quand les jeunes filles répondent à un appel à candidatures sur une radio locale, lancé par un professeur de musique, André Balaguemon.
"Au début, elles ne savaient pas bien jouer, elle ont commencé à zéro", reconnaît leur professeur.
Hébergées chez André, ce dernier veille à leurs devoirs, les fait répéter après la classe, et même "pendant les vacances scolaires".
Chose peu courante, pour protéger ses élèves, le professeur a fait signer au Bénin, "des contrats devant le maire, dans lesquels les parents s'engagent à ne pas marier leur fille et à ne pas les exciser".
Aujourd'hui, "leur travail est excellent", juge-t-il."Elles ont trouvé une force intérieure dans le groupe et veulent aller jusqu'au bout" pour en faire leur métier.
Et pourquoi pas rêver de marcher sur les pas d'Angélique Kidjo, la superstar béninoise de renommée internationale ?
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