La version est extrêmement claire puisque de toute façon, la scène a été filmée par des dizaines de caméras. Il n’y a pas eu des incidents, mais il y a eu une agression de la part des fans de M. Zemmour, qui pour certains d'ailleurs sont des néo-nazis qui ont d'ores et déjà été identifiés. Ils ont agressé nos militants qui étaient venus au meeting pour tout simplement dévoiler des t-shirts qui, mis les uns à côté des autres, formaient la phrase "Non au racisme".
À peine nos militants pacifiques avaient dévoilé leurs t-shirts et prononcé la phrase "Non au racisme" que des chaises ont volé, des coups ont été donnés, que nos militants ont été jetés par terre, que des femmes ont été frappées jusqu'à finir en sang devant les caméras qui attestent de la violence et de l'agression.
Pour vous, c'était une action non-violente mais voici ce qu'a déclaré Éric zemmour : « Ces militants n'avaient rien à faire là et sont des chiens truffiers de la subvention. Ils se font bien voir pour toucher les prochaines subventions. »
Quand on voit que l'extrême-droite est à plus de 30% dans notre pays et quand on regarde l'ensemble des candidats qui appartiennent à cette famille politique, je ne suis pas sûr que ce soit bien se faire voir que de lutter justement contre l'extrême-droite. Donc les militants de SOS Racisme luttent contre le racisme. M. Zemmour est un raciste et d'ailleurs a été condamné à plusieurs reprises par la justice française pour ses provocations à la haine raciale.
Une des problématiques dans le débat public aujourd'hui c’est que M. Zemmour est très peu qualifié de raciste par les journalistes, les autres responsables politiques, les intellectuels ou les éditorialistes qui tournent toujours autour du pot pour qualifier ce personnage.
Quelles leçons tirez-vous des propos de certains responsables de droite et de l'extrême-droite qui, comme Éric zemmour, parlent de provocation en faisant allusion à la présence des militants de SOS Racisme à ce meeting ?
Deux choses. D’abord en ce qui concerne Gérard Larcher et Valérie Pécresse, on est dans une ambiguïté, et non dans un soutien avec Éric Zemmour puisqu’il n’y a aucune condamnation des violences qui ont été commises contre les militants. Ce qui était la moindre des choses. Cela révèle aussi les prises de position d'une partie des responsables de la droite par rapport à ce personnage qui est provoqué par une phrase "Non au Racisme".
Mais si M. zemmour et ses militants sont des racistes au point de frapper des gens qui viennent exhiber une phrase "Non au racisme", pourquoi personne ne réagit ? C’est là que je parle d'ambiguïté parfaite et de complaisance. Il faut rappeler qu’en République, il n'y a aucun endroit où dire non au racisme est une provocation.
Comment analysez-vous cette ambiguïté dont vous parlez ?
Je pense en réalité que dans notre société, il y a une forme d'effondrement du politique qui d'ailleurs explique l'émergence d'un personnage comme Éric Zemmour. Il y a encore quelques années, il était vu comme quelqu’un d'assez médiocre dans la vie médiatique française. Et ce que l'on voit c'est des responsables politiques qui, sur les dernières années non-seulement n'ont pas fait preuve de vigilance par rapport à la montée du racisme sous différents masques, mais en plus sont en train de courir après un électorat qui est chauffé à blanc sur la question du racisme.
Comptez-vous poursuivre ce type d'opération ?
Je ne sais pas si on poursuivra ce type d'opération. SOS Racisme mène ses actions sous différentes modalités et dans la non-violence. Nous menons nos actions en fonction de ce que nous estimons être nécessaire. Donc nous verrons...
Décryptage SOS Racisme
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