Le Suisse Alex Schneiter - à l'époque vice-président responsable des opérations - et le Suédois Ian Lundin, directeur général (1998-2002) puis président du conseil d'administration du groupe depuis 2002, était visés par une enquête judiciaire depuis 2010 et avaient fait l'objet d'une mise en examen préliminaire en 2016. "Ils sont suspectés d'avoir été complices de crimes de guerre commis par le régime soudanais de l'époque, dans le but de protéger les opérations pétrolières de l'entreprise" sur un permis situé dans l'actuel Soudan du Sud, a indiqué l'office des procureurs dans un communiqué. Le parquet réclame également le paiement de 1,4 milliard de couronnes (environ 140 millions d'euros), correspondant au prix de vente par Lundin de ses opérations au Soudan en 2003. Le vaste permis pétrolier "Block 5A" était opéré par la compagnie suédoise en consortium avec le Malaisien Petronas, l'autrichien OMV et le Soudanais Sudapet, dans une région gravement affectée par les violences de la guerre civile qui faisait rage à l'époque. Après une découverte de pétrole par Lundin en 1999, le gisement a été l'objet d'affrontements armés entre milices rebelles d'une part et armée soudanaise et miliciens alliés au régime de Khartoum de l'autre. "Ces attaques ont conduit à des grandes souffrances parmi les civils", souligne le parquet suédois, citant des bombardements aériens, l'incendie de villages, des meurtres et des enlèvements. La production n'a commencé qu'en 2006, après le retrait de Lundin en 2003. Depuis l'indépendance de 2011, le gisement se trouve sur le territoire du Soudan du Sud. En vertu du principe d'extraterritorialité, la Suède peut juger des crimes commis dans un pays tiers. Un aval donné par le gouvernement en 2018 avait été nécessaire pour poursuivre un ressortissant étranger. Selon l'avocat de Ian Lundin, ce dernier "conteste sa responsabilité". "Il est déçu que la police et les procureurs ne puissent pas s'en tenir aux faits", a affirmé Torgny Wetterberg à l'agence suédoise TT. Sollicité par l'AFP, Lundin Energy n'a pas réagi dans l'immédiat. Sur un site dédié à l'affaire tenu par l'entreprise - qui s'appelait Lundin Oil à l'époque, le groupe affirme qu'"aucun responsable de l'entreprise n'a commis de violation ou n'a été complice de violation du droit humanitaire international" au Soudan.
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