De Klerk a eu le grand mérite de sentir le vent de l'histoire: "À une époque où tous ses collègues ne voyaient pas la trajectoire future du pays de la même manière, il a reconnu le moment du changement et a fait preuve de la volonté d'agir en conséquence", a souligné Mgr Tutu dans un communiqué. Il occupe "un espace historique mais difficile" dans le pays, comme dernier président "d'un gouvernement minoritaire après 350 ans de régime colonial et d'apartheid, qui a cédé le pouvoir à un président extrêmement populaire, Nelson Mandela" élu en 1994, avec lequel il a partagé un prix Nobel. "Alors que certains Sud-Africains avaient du mal à accepter la reconnaissance mondiale de M. de Klerk, M. Mandela lui-même l'a félicité pour le courage dont il a fait preuve en menant à bien le processus de transformation politique du pays", souligne le révérend âgé de 90 ans et connu pour son franc-parler et son rire féroce. Tutu, qui a dirigé la commission Vérité et réconciliation chargée de solder les crimes de l'apartheid, rappelle qu'après l'audition de M. de Klerk devant cette instance il avait dit publiquement sa "déception". "L'ancien président n'avait pas présenté, au nom du Parti national (qui a instauré le régime ségrégationniste), de profondes excuses à la nation pour les terribles méfaits de l'apartheid", affirme le communiqué, adressant de "sincères condoléances" à sa famille. M. de Klerk est décédé "paisiblement" jeudi matin à son domicile du Cap, où vit aussi Mgr Tutu. Il avait annoncé en mars souffrir d'un cancer.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.