Ghana: premières auditions devant le Parlement pour restreindre les droits des LGBT+

Infos. Le parlement ghanéen a commencé jeudi les auditions dans le cadre du débat sur une proposition de loi controversée restreignant les libertés des minorités sexuelles.

Ghana: premières auditions devant le Parlement pour restreindre les droits des LGBT+

Les auditions publiques des pro et des anti, première étape du débat sur cette proposition de loi, vont durer 15 semaines. "Les activités LGBTQI+ constituent une grande menace pour la culture et les valeurs ghanéennes", a déclaré le pasteur Abraham Ofori Kuragu, du Conseil pentecôtiste et charismatique du Ghana, dans l'un des premiers témoignages. "Le projet de loi vise à protéger les enfants des activités dangereuses de la communauté LGBTQI+. Le projet de loi qui nous est présenté est un moyen judicieux d'intégrer des valeurs culturelles saines (...)", a-t-il ajouté. La proposition de loi "pour la promotion des droits sexuels appropriés et des valeurs familiales ghanéennes", largement soutenue par les organisations religieuses locales, est condamnée par une partie de la communauté internationale et les défenseurs des droits. "Le projet de loi viole pratiquement tous les droits humains fondamentaux des personnes. Il stigmatise la communauté LGBTQ+ comme étant inhumaine", a estimé le responsable de l'ONG Concerned Ghanaian Citizens, Akoto Ampaw, qui est aussi un ancien avocat du président. "Ce n'est pas la République pour laquelle les Ghanéens se sont battus". Au Ghana, pays très religieux à majorité chrétienne, les relations entre personnes de même sexe sont interdites mais personne n'a jamais été poursuivi sous la loi datant de l'ère coloniale. Cependant, les personnes LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, et intersexes et les autres) y sont régulièrement la cible de discriminations. Celle loi, soumise au parlement par des députés de l'opposition, prévoit notamment de criminaliser la défense des droits des personnes LGBT+, une obligation de dénoncer "des suspects", la promotion des thérapies de conversion ou encore l'imposition de peines de prison plus lourdes pour condamner l'homosexualité. Si le texte était adopté par le Parlement, l'ancien avocat des droits humains réélu président en décembre Nana Akufo-Addo pourrait soit le promulguer soit opposer son veto.

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