Ethiopie: les rebelles tigréens démentent avoir pillé de l'aide

Infos. Les rebelles tigréens ont démenti vendredi avoir pillé des stocks de nourriture dans la ville de Kombolcha, dans le nord de l'Ethiopie, au lendemain d'accusations du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a annoncé avoir dû suspendre ses distributions d'aide.

Ethiopie: les rebelles tigréens démentent avoir pillé de l'aide

Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a annoncé jeudi que le PAM avait suspendu ses distributions de nourriture après des "pillages massif d'entrepôts à Kombolcha ces derniers jours, apparemment par des éléments des rebelles tigréens et des membres de la population locale". "De grandes quantités de vivres, y compris des produits nutritionnels pour les enfants malnutris, ont été volées et pillées", a-t-il ajouté. Dans un communiqué vendredi soir, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a démenti ces "accusations infondées". "À aucun moment durant leur séjour à Kombolcha, les forces tigréennes n'ont pillé l'aide destinée à ceux qui ont désespérément besoin d'une aide d'urgence", affirme le TPLF. Affirmant s'être engagé à protéger les stocks d'aide humanitaire, le TPLF accuse "les agences de l'ONU, et particulièrement le PAM" d'avoir "traîné les pieds" pour distribuer l'aide humanitaire. "Le résultat de l'incapacité des agences d'aide à être à la hauteur de leurs idéaux humanitaires était prévisible: une fois que nos forces ont commencé à se retirer de la ville, les raids sur les entrepôts d'aide sont devenus un jeu facile pour les habitants", écrit-il. Le gouvernement éthiopien a annoncé lundi avoir repris aux rebelles du TPLF les villes de Dessie et Kombolcha, situées à un carrefour stratégique dans la région de l'Amhara. Les rebelles tigréens affirment avoir quitté ces villes dans le cadre de retraits stratégiques. La guerre dans le nord de l'Ethiopie a éclaté en novembre 2020 après que le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée dans la région septentrionale du Tigré afin d'en destituer les autorités locales, issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires. Les rebelles ont repris fin juin l'essentiel du Tigré, puis avancé dans les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara. Les plus de 13 mois de conflit ont plongé 9,4 millions de personnes "en situation critique d'assistance alimentaire" dans les régions du Tigré, de l'Afar et de l'Amhara, selon l'ONU. L'ONU estime à 5,2 millions le nombre de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence au Tigré, 534.000 en Afar et 3,7 millions en Amhara.

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