"Les conclusions des assises nationales ne sauraient nullement engager" le Cadre stratégique permanent (CSP), une structure commune formée par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rebelles), la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d'Alger (communément appelée Plateforme, loyalistes) et la Coordination des mouvements de l'inclusivité (CMI) formée aussi d'ex-rebelles, affirme un communiqué du CSP. L'organisation "unilatérale par le gouvernement a exclu les mouvements signataires" de l'accord dit d'Alger. "Le CSP remarque également l'exclusion et la non prise en compte d'importants acteurs de la vie politique malienne", dit le communiqué. L'accord d'Alger, signé en 2015 par une alliance de groupes rebelles touareg et nationalistes arabes, par des groupes armés pro-gouvernementaux et par le gouvernement malien, est considéré comme crucial pour stabiliser le pays sahélien, dans la tourmente depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord en 2012. Les "assises nationales de la refondation", préalables à la décision d'une date pour les élections, sont censées se tenir au niveau national du 27 au 30 décembre, après des rencontres au niveau local débutant samedi. Un imam influent du Mali, Mahmoud Dicko, a fait savoir vendredi qu'il appelait également à ne pas participer aux assises nationales. "Aujourd'hui, nous sommes au regret de constater que les autorités de la Transition s'adonnent de plus en plus au clanisme en mettant au second plan certains acteurs connus", indique l'imam Dicko dans un communiqué. Mahmoud Dicko, formé en Arabie saoudite, a été considéré comme la figure de proue des manifestations de 2020 contre le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui ont mené à son évincement par un putsch. Il appelle donc ses partisans à "ne pas prendre part aux travaux des assises nationales tels que proposés par nos autorités", selon le texte du communiqué. Le président malien de transition, le colonel Assimi Goïta, a estimé jeudi soir que ces assises "constitueront un moment privilégié d'examen collectif, de conscience et de prospective", une "occasion rêvée de suspendre les clivages pour créer une dynamique novatrice de mobilisation sociale". Avant le CSP, une dizaine d'organisations politiques maliennes, appelant à "l'organisation rapide" d'élections afin de rendre le pouvoir aux civils, avaient annoncé le 19 novembre leur refus de participer à ces consultations nationales voulues par le colonel Goïta, à la tête de deux coups d'Etat en août 2020 et mai 2021. Le Premier ministre installé par la junte, Choguel Kokalla Maïga, insiste sur la tenue de ces assises pour décider des suites de la transition. Bamako a récemment notifié aux Etats ouest-africains que le Mali serait dans l'incapacité d'organiser ces élections d'ici février 2022, évoquant notamment l'insécurité dans les régions. Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'un conflit lancinant, avec des attaques répétées de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, doublées de violences contre les civils perpétrées par des groupes armés, certains autoproclamés d'autodéfense. Les forces régulières sont également fréquemment accusées d'exactions.
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