Afrique du Sud: hommage officiel à Frederik de Klerk, le dernier président blanc

Infos. Frederik de Klerk, dernier président blanc d'Afrique du Sud mort le mois dernier à 85 ans, libérateur de l'icône Nelson Mandela aux yeux du monde mais homme politique indissociable dans son pays des crimes de l'apartheid, a reçu dimanche un hommage officiel au Cap.

Afrique du Sud: hommage officiel à Frederik de Klerk, le dernier président blanc

Atteint d'un cancer, FW de Klerk est décédé le 11 novembre dans sa maison en banlieue du Cap. En février 1990, devant le Parlement, il ouvre la voie vers la transition démocratique en annonçant la fin du régime de domination blanche. Il annonce également la libération de Mandela, avec qui il partage un Nobel en 1993. Le président Cyril Ramaphosa, qui doit prononcer l'éloge funèbre, est arrivé dans l'église Groote Kerk en milieu de matinée. Il a été accueilli par la femme de M. de Klerk, Elita Georgiadis. La cérémonie officielle, qui a rassemblé quelque 200 personnes et qui était précédée d'une messe privée pour la famille, s'est ouverte sur l'hymne national. Un petit groupe de manifestants ont brandi devant l'église des pancartes "Justice niée", "Justice pour les victimes de l'apartheid". Ils ont été rapidement évacués par la police qui avait mis en garde la veille contre tout débordement. Le quartier bouclé à la circulation était placé sous fort dispositif de sécurité. L'annonce du décès de l'ancien président avait suscité des réactions mitigées dans le pays. Des déclarations publiques ces dernières années avaient terni son image auprès de certains Sud-Africains, qui lui reprochaient déjà de n'avoir jamais présenté d'excuses officielles pour les crimes de l'apartheid. M. de Klerk avait notamment déclenché une vive polémique en 2020, en niant que l'apartheid ait été un crime contre l'humanité, avant de se rétracter et de présenter des excuses. Dans un message vidéo posthume diffusé par sa fondation le jour de sa mort, M. de Klerk a déclaré présenter "des exuses sans réserve, pour la douleur, la souffrance, l'indignité et les dommages que l'apartheid a infligé aux noirs, bruns et indiens d'Afrique du Sud". Mais ce dernier geste a été jugé insuffisant pour certains. Le parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF) avait mis en garde contre des protestations si l'ancien président se voyait accorder une cérémonie officielle. Dans les jours suivants son décès, des militants ont égorgé un mouton pour "fêter" sa mort. La famille avait organisé des funérailles privées et quatre jours de deuil national avaient été déclarés.

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