Le Congrès National Africain (ANC) a salué « un membre de longue date, un patriote qui a servi son pays à plusieurs titres avec humilité, dévouement et distinction ».
Né le 1er juillet 1937, Ebrahem Ismail Ebrahem ou "Ebie", comme il est surnommé, s’est très vite construit une conscience politique à Durban. Dans cette ville où il grandit, les plages, les restaurants, les parcs d'attraction et même certains bancs publics sont des prérogatives réservées aux blancs.
Entre contestation non-violente et lutte armée, il est arrêté en 1963 pour "sabotage", puis emprisonné aux côtés de l'icône Nelson Mandela, avec lequel il étudie. Il obtient ainsi deux diplômes universitaires. Ebrahem côtoie plus tard l’ancien président sud-africain Jacob Zuma pour avoir partagé une cellule de prison avec ce dernier. "J'étais proche de lui, nous dormions côte à côte", confiait-il à l'AFP en 2021.
"En prison, nous étions agressés, affamés, mal couverts et exposés à un froid glacial", écrit-il dans ses mémoires. "On nous insultait et humiliait de la manière la plus dégradante. Nous avons cassé des pierres et mangé misérablement. Pendant des années, on nous a obligés régulièrement à rester debout, nus, longtemps dans une cour ouverte, parfois en plein hiver. Un de mes amis est mort de froid".
À la fin des années 1980, alors qu'il a rejoint l'ANC en exil et multiplie les missions, il est enlevé par des agents de l'apartheid au Swaziland voisin, torturé, puis condamné pour "trahison" et renvoyé à Robben Island où il était condamné à 15 ans d’emprisonnement.
Ebrahim Ismail Ebrahim est définitivement libre en 1991. Les premières élections multipartites sont organisées en Afrique du Sud trois ans plus tard. Il avait rejoint le gouvernement en 2009, comme vice-ministre des Affaires étrangères, poste qu'il a occupé durant six ans.
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