Les dirigeants des pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent décider de la suite à donner au non-respect par les autorités maliennes, dominées par les militaires, de leur engagement initial à organiser fin février 2022 des élections en vue d'un retour des civils au pouvoir. Ils se pencheront aussi sur la Guinée, théâtre d'un putsch en septembre, a indiqué le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, à l'ouverture du sommet. Ils discuteront de la pandémie de Covid-19, du manque de vaccins, de l'apparition du variant Omicron et de "l'interdiction de voyage injustifiée imposée à certains pays africains", a-t-il ajouté. Après deux coups d'Etat en août 2020 et mai 2021, la Cédéao a suspendu le Mali de ses organes et, lors de son dernier sommet, a infligé des sanctions individuelles aux officiels jugés responsables du retard à tenir des élections. Elle a menacé de sanctions supplémentaires, une perspective qui inquiète Bamako. Avant le sommet, le président de transition malien, le colonel Assimi Goïta, a écrit au président en exercice de la Cédéao, le chef d'Etat ghanéen Nana Akufo-Addo. "La République du Mali, par ma voix, s'engage à vous fournir au plus tard le 31 janvier 2022 un chronogramme (calendrier) détaillé qui pourrait être discuté durant une mission de la Cédéao", écrit-il dans ce courrier de deux pages obtenu par l'AFP. Le colonel Goïta, homme fort malien depuis le putsch qui a renversé le président civil Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020, y justifie le report des élections. Il invoque la tenue de consultations nationales (Assises de la refondation) qui se sont ouvertes samedi dans les communes et qui doivent accoucher de recommandations en vue de réformes. Ces Assises sont boycottées par de nombreuses organisations maliennes. Mais elles formuleront "des recommandations qui permettront de dégager un calendrier électoral" et sont "indispensables au retour de la paix et de la stabilité dans notre pays", selon le colonel Goïta. "Le retour à l'ordre constitutionnel est et demeurera ma priorité absolue", assure-t-il.
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