"La Suède est très préoccupée par l'évolution de la situation au Mali, tant en ce qui concerne la présence du groupe (russe, ndlr) Wagner que le report des élections" destinées à ramener les civils au pouvoir, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un courriel à l'AFP. "Nous suivons de près l'évolution de la situation (...), en collaboration avec les Nations unies, l'UE et nos autres partenaires contributeurs de troupes, et analysons notamment les conséquences que les développements actuels pourraient avoir sur notre présence militaire", a-t-il ajouté. Après un coup d'Etat en mai 2021, le deuxième en moins d'un an, la junte militaire malienne a dit ne plus prévoir d'élections le 27 février comme elle s'y était engagée, mais projeter à la place une transition qui pourrait durer jusqu'à cinq ans. Les Occidentaux lui reprochent aussi d'avoir fait appel aux services des mercenaires du groupe russe Wagner. La ministre des Affaires étrangères Ann Linde avait prévenu mercredi à la radio publique SR que la situation actuelle, notamment la présence de mercenaires russes, pouvait "avoir des conséquences sur notre engagement" dans le pays africain. Les Suédois ont actuellement quelque 220 soldats stationnés au Mali dans le cadre de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali) et 150 autres au sein de l'opération militaire française Takuba, qui vise à réunir des forces spéciales de différents pays pour accompagner les forces locales au combat. La contribution militaire suédoise à Takuba prendra fin, comme prévu, au premier trimestre 2022, tandis que le retrait des troupes de la Minusma doit s'achever mi-2024 au plus tard. Le pays compte également un contingent dans le cadre de la mission de formation EUTM de l'UE. Plusieurs partis au Parlement suédois demandent un départ rapide des troupes suédoises du Mali mais Mme Linde estime qu'un retrait doit être coordonné avec, par exemple, d'autres pays européens sur le terrain. Lors d'une réunion régulière mardi du Conseil de sécurité consacrée au Mali, l'ambassadeur du pays Issa Konfourou a redit qu'il "n'y avait pas de mercenaires" de Wagner au Mali mais uniquement des "instructeurs russes" en vertu d'une coopération militaire. L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a de son côté parlé d'"hystérie" des Occidentaux à l'égard des nouveaux partenariats que le gouvernement malien, a-t-il précisé, est en droit de rechercher après le désengagement militaire soudain de la France au Mali.
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