Le principal leader de l'opposition ougandaise, Kizza Besigye, a été interpellé plusieurs heures par la police lundi à Kampala et inculpé pour "incitation à la violence" pour avoir tenté de manifester avec ses partisans avant d'être remis en liberté.
"Il a été arrêté après avoir bloqué une route.La police a tenté de le repousser mais il a résisté", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la police, Judith Nabakooba.
"Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser une foule hostile qui lançait des pierres", a-t-elle indiqué.
"Il y avait dix fois plus de policiers que de militants de l'opposition", a ironisé un collaborateur de M. Besigye, Sam Mugumya, précisant que l'opposant avait été "jeté" à l'arrière d'un pick-up de la police avant d'être emmené vers le commissariat de police de Kasangati, en périphérie de la capitale.
Quelques heures après son arrestation, M. Besigye a été officiellement inculpé notamment d'incitation à la violence dans un tribunal voisin, où il a plaidé non-coupable.
"C'est ridicule", a-t-il déclaré à l'AFP, alors qu'il était escorté de la station de police de Kasangati vers le tribunal."Je marchais juste avec quelques personnes (...) et ils appellent ça inciter à la violence", a-t-il protesté.
Son procès a été fixé au 11 mai prochain.
M. Besigye a ensuite été libéré sous caution.A sa sortie du tribunal, il a été acclamé par plusieurs centaines de ses partisans venus réclamer sa libération, chantant, dansant et brandissant des portraits de l'opposant, a constaté l'AFP.
Là encore, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, qui de leur côté lançaient des pierres sur les policiers.
M. Besigye avait été largement battu par le président sortant Yoweri Museveni (au pouvoir depuis 1986) lors de l'élection présidentielle de février dernier, un scrutin marqué par des fraudes du régime en place, selon l'opposition.
Tout au long de la campagne, puis à l'issue de l'élection, l'opposant avait brandi la menace de manifestations de rue, affirmant croire à une possible révolte populaire, sur le modèle de la révolution égyptienne.
La police ougandaise a mis en garde ces dernières semaines contre toute tentative de manifestation qui n'aurait pas été autorisée au préalable.
Vendredi, M. Besigye avait appelé à une marche pour protester contre l'augmentation des prix du carburant et du coût de la vie, suscitant un nouvel avertissement de la police contre toute manifestation "illégale".
"Nous n'allons pas être intimidés.Les gens ont une raison de vouloir manifester pacifiquement.Nous n'allons pas être dissuadés" de manifester, avait alors réagi M. Besigye.
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