De nombreux Soudanais opposés à un pouvoir militaire manifestent régulièrement pour dénoncer le coup d'Etat mené le 25 octobre par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah Al-Burhane, et pour exiger la remise du pouvoir aux civils. "Le peuple est plus fort" ou "civil est le choix du peuple", scandaient lundi les manifestants qui brandissaient des drapeaux du Soudan. Selon des témoins, des manifestants défilaient aussi dans les Etats de Kassala et Gadaref, dans l'est du pays. "Des manifestants sont rassemblés dans le centre de la ville et scandent +non au pouvoir militaire+", a indiqué à l'AFP, Mohammad Idriss, un habitant de la ville de Kassala. Une résidente de la ville de Gadaref, Amal Hussein, a pour sa part fait état de quelque 600 manifestants, brandissant le drapeau soudanais et appelant à un pouvoir civil. Depuis le putsch du 25 octobre, 44 manifestants ont été tués et des centaines blessés, notamment par balles, selon un syndicat de médecins prodémocratie. Ce jour-là, le général Burhane avait fait arrêter la plupart des civils qui dirigeaient le pays avec lui. Le 21 novembre, il a signé un accord avec le Premier ministre civil Abdallah Hamdok, qui a alors pu sortir de sa résidence surveillée et retrouver son poste. La nouvelle entente entre le général Burhane et M. Hamdok a été dénoncée comme une "trahison" voire un "retour à l'ancien régime" militaro-islamiste du général Omar el-Béchir, par les manifestants qui continuent de protester. Les autorités ont promis un gouvernement formé de civils mais il n'a pas encore été annoncé.
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