"Les gens meurent à cause du manque d'approvisionnement. Nous ne pouvons pas envoyer de vivres et de médicaments au Tigré parce qu'il y a un blocus et que le blocus est systématique", a accusé Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'un point de presse régulier de l'Organisation à Genève. Le docteur Tedros n'a que rarement commenté aussi directement le conflit qui le touche très personnellement et qui a commencé il y a maintenant un peu plus d'un an quand le Premier ministre Abiy Ahmed a déclenché une offensive contre le pouvoir régional tigréen du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). "Pas de médicaments, les gens meurent, pas de nourriture, les gens sont affamés, pas de télécommunications, les gens sont isolés du reste du monde, pas d'essence, pas d'argent liquide et donc c'est de fait un blocus", a énuméré le directeur général, d'un ton grave. Mais il ne s'est pas arrêté à la situation sanitaire et a aussi dénoncé le "délit de faciès et les arrestations par milliers" dont sont victimes le Tigréens à travers le pays. "C'est flagrant et (cela se fait) au grand jour", a-t-il ajouté. Le gouvernement fédéral argue que ces arrestations sont légitimes pour éradiquer la rébellion. Aucune aide n'est arrivée au Tigré par la route depuis le 18 octobre dernier et 364 camions sont bloqués dans la capitale régionale de l'Afar "en attendant l'autorisation des autorités pour procéder", avait indiqué jeudi l'ONU dans son rapport hebdomadaire sur la situation humanitaire. Le TPLF demande la fin de ce que l'ONU qualifie de blocus "de facto" du Tigré, où des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU. les combattants du TPLF ont avancé ces derniers mois au-delà des limites du Tigré, dans les régions voisines de l'Afar et l'Amhara, et n'ont pas exclu de marcher sur la capitale Addis Abeba.
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