Les ministres français des Affaires étrangères et des Armées, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, ont lors d'un entretien à Paris avec leurs homologues Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou "exprimé le caractère inacceptable que revêtirait le déploiement de mercenaires de Wagner dans la bande sahélo-saharienne", alors que la junte au pouvoir à Bamako menace de recourir aux services de cette société privée russe soupçonnée proche du président russe Vladimir Poutine. Les deux ministres français ont "réitéré leurs messages de fermeté quant aux risques de déstabilisation régionale et d'atteinte aux intérêts de la France et de ses partenaires engagés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel", insiste le communiqué. Ces derniers mois, les relations entre la France, ex-puissance coloniale et partenaire historique, et le Mali se sont dégradées, après un nouveau coup d'Etat à Bamako. Dans la foulée, Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment ses trois bases les plus au nord du Mali pour le recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Ce plan prévoit une réduction des effectifs, de plus de 5.000 actuellement, à 2.500-3.000 d'ici 2023. La tension est montée d'un cran en septembre lorsque le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga a accusé Paris d'un "abandon en plein vol". Avec cette baisse d'effectifs militaires français, "les terroristes se sentent de plus en plus à l'aise" au nord du Mali, a soutenu jeudi Sergueï Lavrov en recevant à Moscou son homologue malien Abdoulaye Diop. Les chefs des diplomaties russe et malienne ont réaffirmé à cette occasion leur souhait de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays, arguant d'un risque terroriste renforcé par le retrait partiel des troupes françaises. Sergueï Lavrov a indiqué que Moscou continuerait de livrer "des équipements, des munitions, des armements" et à former des officiers maliens pour que Bamako puisse se défendre "efficacement" contre la menace terroriste. Lui et Abdoulaye Diop ont en revanche démenti tout contrat entre Bamako et des sociétés militaires privées russes. "Aucun contrat n'a été signé dans ce secteur", a affirmé M. Diop, selon ses propos traduits en russe, ajoutant que ces allégations visaient à discréditer Bamako. Selon M. Lavrov, Moscou n'intervient pas dans les activités de ces "structures créées par des citoyens russes qui concluent eux-même leurs contrats".
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