La Minusca, qui fait partie des plus grosses et coûteuses missions de l'ONU, continuera ses opérations avec un maximum de 14.400 militaires et 2.420 policiers, selon la résolution. Le renforcement des troupes décidé il y a près d'un an pour les élections est ainsi confirmé pour 12 mois supplémentaires. Les Etats-Unis, par la voix de l'ambassadeur Richard Mills, ont regretté le silence du texte sur les accusations de violations des droits humains portées par l'ONU à l'encontre des paramilitaires du groupe de sécurité privé russe Wagner, soutenus par Moscou et déployés dans le pays à la demande des autorités centrafricaines. Washington a aussi déploré que la résolution ne mentionne pas l'attaque du 1er novembre commise contre un bus de Casques bleus égyptiens, dont dix ont été blessés, par la garde du président Faustin-Archange Touadéra. Les services de ce dernier ont justifié les tirs en accusant les militaires égyptiens d'avoir pris des photos de la résidence du chef de l'Etat, ce qui est interdit, et d'avoir refusé d'arrêter leur véhicule. L'ONU a demandé une enquête. Ambassadrice adjointe de la Russie à l'ONU, Anna Evstigneeva a expliqué l'abstention de son pays par les "scandales" qui ont touché la Minusca, des "violences sexuelles" à la "contrebande de ressources naturelles", comme ce dont sont accusés depuis peu des militaires portugais. "Nous ne pouvons pas dire que le travail réalisé" par la Minusca "a été professionnel et compétent", a-t-elle dit. La diplomate russe a aussi rejeté les critiques américaines, dénonçant des "accusations fallacieuses et infondées" contre les "instructeurs" russes déployés en Centrafrique qui font, selon elle, un travail essentiel pour la stabilité du pays. La Chine a quant à elle justifié son abstention par l'absence dans la résolution d'une mention sur le respect dû aux dirigeants du pays. La France ne s'est pas exprimée lors des explications de vote. A l'issue d'une réunion qui a suivi du Conseil de sécurité portant sur le Sahel, l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, a déclaré à quelques journalistes que "la présence de Wagner en Centrafrique était profondément déstabilisante. Elle constitue un facteur de guerre et non un facteur de paix", a-t-il asséné. "Les preuves s'accumulent sur les exactions commises par ce groupe. Les arrestations extra-judiciaires, les exécutions sommaires, les violences sexuelles basées sur le genre, les menaces exercées contre des défenseurs des droits de l'Homme, les entraves à l'accès humanitaire, tout cela est inacceptable", a ajouté le diplomate français. A Paris, les ministres français des Affaires étrangères et de la Défense, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly, avaient averti peu avant lors d'un entretien avec leurs homologues russes Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou, qu'un déploiement de Wagner au Mali serait jugé "inacceptable" par la France.
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