Cet Algérien de 41 ans avait fauché une patrouille de militaires à Levallois-Perret le 9 août 2017, au volant de son VTC, avant de prendre la fuite et d'être interpellé, cinq heures plus tard, près de Calais, dans le nord de la France. "L'action de percuter les militaires était volontaire et ne pouvait s'expliquer par un malaise fugace", a jugé le président de la cour d'assises spéciale de Paris, qui a également prononcé une interdiction définitive du territoire français pour cet homme arrivé en France en 2009. Ce verdict est identique aux réquisitions de l'avocat général. Hamou Benlatreche, jugé depuis une semaine devant une cour d'assises spéciale (compétente notamment en matière de terrorisme), encourait la réclusion criminelle à perpétuité. Six militaires avaient été blessés, dont trois sérieusement, et au total neuf se sont constitués parties civiles. L'Algérien, arrivé en France en 2009 pour raisons médicales - il souffre d'un cavernome du tronc cérébral, une grave malformation des vaisseaux sanguins du cerveau - a toujours affirmé qu'il s'agissait d'un accident. Selon lui, il a perdu le contrôle de son véhicule à cause d'un malaise et sa jambe droite est alors restée enfoncée sur l'accélérateur. La cour, composée d'un président et de quatre assesseurs (trois femmes et un homme), a toutefois jugé que "les dépositions des trois militaires qui décrivaient le regard déterminé de l'accusé" juste avant le choc ainsi que "la description de la trajectoire du véhicule" s'avançant lentement dans l'allée avant de bifurquer et d'accélérer brusquement "n'étaient pas compatibles" avec cette explication d'une perte de connaissance. De plus, elle a estimé que les passages d'Hamou Benlatreche dans cette voie "quasiment jamais empruntée" à au moins deux reprises les jours précédant les faits signaient sa préméditation de l'attaque. Elle a également retenu la "relation avec une entreprise terroriste", évoquant l'intérêt de l'accusé pour les actions du groupe État islamique et jugeant que son acte traduisait bien une "volonté d'intimidation des autorités et de transmettre la terreur dans la population". Hamou Benlatreche, qui a dix jours pour faire appel, n'a pas réagi à la lecture du verdict. "La justice a été rendue", a déclaré auprès de l'AFP l'un des militaires blessés, Romuald, satisfait que la cour eût retenu la préméditation et la volonté homicide: "Tout ce à quoi on a été confronté lors de cet attentat".
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