"Une enquête est en cours pour déterminer les causes de la mort" de la jeune fille, qui rentrait de l'école, dans le Nord-Ouest anglophone, a déclaré devant la presse le gouverneur de Bamenda, Adolphe Lele Lafrique. Il a précisé que le policier, auteur des tirs, a été placé en garde à vue. "Un policier courrait après un conducteur de moto qui venait de se soustraire à un barrage routier, et pour l'arrêter, le policier lui a tiré dessus et la balle a atteint l'enfant", a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un membre de la commission des droits de l'homme du Cameroun. "Le chef de l'Etat (Paul Biya) m'a appelé pour me faire part de sa profonde préoccupation après cet incident", a-t-il poursuivi. "Les enfants paient le prix fort dans les régions anglophones", a déploré Ilaria Allegrozzi, chercheuse au sein de l'ONG HRW pour le Cameroun. "Les autorités doivent s'assurer que l'enquête annoncée sur la mort de l'écolière commence immédiatement et soit indépendante et impartiale", a-t-elle poursuivi. Le 15 octobre dernier, un gendarme a tué une écolière de 5 ans à Buea, dans la région du Sud-Ouest anglophone, avant d'être lynché à mort. Des centaines de personnes avaient alors manifesté leur colère en portant la dépouille de l'enfant, les autorités appelant la population au calme. Dans les deux régions Sud-Ouest et Nord-Ouest, où vit l'essentiel de la minorité anglophone d'un pays majoritairement francophone dirigé par l'indéboulonnable Paul Biya, 88 ans dont près de 39 au pouvoir, les groupes armés séparatistes et les forces de sécurité dépêchées par Yaoundé s'affrontent dans un conflit meurtrier depuis quatre ans. En septembre, une quinzaine de soldats avaient été tués dans deux attaques en cinq jours. Les deux camps sont également régulièrement accusés par les ONG internationales et l'ONU d'exactions et de crimes contre les civils. Le conflit a fait plus de 3.500 morts et forcé plus de 700.000 personnes à fuir leur domicile depuis 2017, selon les mêmes sources. Cette insurrection avait éclaté fin 2017 après de nombreuses manifestations d'une partie de la minorité anglophone qui s'estimait ostracisée.
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