"Des nouvelles mesures seront annoncées dans les prochaines heures, aujourd'hui ou demain, pour en appeler à la décision souveraine du peuple", a déclaré M. Saied en présidant le conseil des ministres, dans une allusion claire à l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum. Le président avait affirmé à plusieurs reprises que le texte actuel, qui a instauré en 2014 un système hybride plutôt parlementaire, était dysfonctionnel. "Si le peuple ne peut plus exercer sa souveraineté car le texte (Constitution) ne le lui permet plus, il faut élaborer un nouveau texte. Les constitutions ne sont pas éternelles", a-t-il affirmé. En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, M. Saied a invoqué le 25 juillet un "péril imminent" pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. Après deux mois d'incertitudes, il a promulgué le 22 septembre un décret qui officialise la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaure des "mesures exceptionnelles", censées être provisoires, le temps de mener des "réformes politiques", dont des amendements à la Constitution de 2014. Après le coup de force du président, des organisations tunisiennes et internationales ont critiqué un "accaparement du pouvoir" et dit craindre pour les droits et libertés publiques dans le berceau du Printemps arabe.
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