"Des nouvelles mesures seront annoncées dans les prochaines heures, aujourd'hui ou demain, pour en appeler à la décision souveraine du peuple", a déclaré M. Saied en présidant le conseil des ministres, dans une allusion claire à l'adoption d'une nouvelle Constitution par référendum. Le président avait affirmé à plusieurs reprises que le texte actuel, qui a instauré en 2014 un système hybride plutôt parlementaire, était dysfonctionnel. "Si le peuple ne peut plus exercer sa souveraineté car le texte (Constitution) ne le lui permet plus, il faut élaborer un nouveau texte. Les constitutions ne sont pas éternelles", a-t-il affirmé. En pleine crise socio-économique et sanitaire et après des mois de blocage politique, M. Saied, élu au suffrage universel fin 2019, a invoqué le 25 juillet un "péril imminent" pour limoger le Premier ministre, suspendre les activités du Parlement et reprendre en main le pouvoir judiciaire. Après deux mois d'incertitudes, il a promulgué le 22 septembre un décret qui officialise la suspension de plusieurs chapitres de la Constitution et instaure des "mesures exceptionnelles", censées être provisoires, le temps de mener des "réformes politiques", dont des amendements à la Constitution de 2014. Après le coup de force du président, des organisations tunisiennes et internationales ont critiqué un "accaparement du pouvoir" et dit craindre pour les droits et libertés publiques dans le berceau du Printemps arabe. Les ambassadeurs des pays membres du G7 et de l'Union européenne (UE) en Tunisie ont appelé vendredi à un retour "rapide" aux institutions démocratiques dans le pays. En suspendant le Parlement, M. Saied a effectivement écarté du pouvoir le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force parlementaire et pilier des coalitions gouvernementales successives depuis la chute du régime de Zine El Abidine ben Ali, renversé en 2011. Invoquant un rapport de la Cour des comptes qui accuse Ennahdha et d'autres partis d'avoir perçu des financements étrangers, M. Saied a affirmé que "ceux qui ont reçu et continuent de recevoir de l'argent de l'étranger n'ont pas leur place au Parlement", faisant planer le menace de dissoudre la Chambre après l'avoir suspendue en juillet. "Je ferai un discours au peuple pour annoncer les prochaines étapes, qui visent à réaliser les aspirations du peuple, pour passer du désespoir à l'espoir", a-t-il encore dit.
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