Patrice Talon, richissime homme d'affaires ayant fait fortune dans le coton et président depuis mars 2016, est accusé d'avoir fait prendre au Bénin un tournant autoritaire au nom du "développement de son pays". La plupart des grandes figures de l'opposition au Bénin ont été poursuivies par la justice, et vivent désormais en exil. En décembre, l'universitaire et opposant Joël Aïvo a été condamné à 10 ans de prison notamment pour "complot contre l'autorité de l'Etat" et "blanchiment de capitaux", par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Peu après, l'opposante béninoise et ancienne garde des Sceaux Reckya Madougou a écopé de 20 ans de prison pour "terrorisme" également par la Criet. M. Aïvo et Mme Madougou ont vu leurs candidatures à l'élection présidentielle du 11 avril rejetées. Le scrutin a été remporté par M. Talon avec 86% des voix. Les détenus graciés par le président vendredi avaient été condamnés pour divers méfaits: pratique de charlatanisme, abus de confiance, escroquerie, violences et voies de fait, vol simple, vol aggravé, vol à main armés, associations de malfaiteurs. Des détenus âgés de plus de 60 ans et ayant purgé une longue durée de peine ont été libérés. Mais le décret précise que "les personnes condamnées pour assassinat, complot contre la sureté de l'Etat, blanchiment de capitaux" sont exclues de la grâce. "On comptait sur la grâce présidentielle pour la libération de Reckyatou Madougou et Joël Aïvo, mais malheureusement il n'en est rien", a confié à l'AFP Victor Houssou, un proche d'Aïvo. Dans un entretien accordé aux médias il y a quelques jours, le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji indiquait pourtant que ces deux opposants "peuvent bénéficier de la grâce présidentielle sous certaines conditions".
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