Ramy Shaath, 48 ans, figure de la révolution égyptienne de 2011 et coordinateur en Egypte du mouvement Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS, prônant le boycott d'Israël dans la lutte contre l'occupation des Territoires palestiniens), est détenu depuis juillet 2019 et accusé d'avoir voulu fomenter des "troubles contre l'Etat". Son épouse française, Céline Lebrun, avait été expulsée vers Paris au moment de son arrestation. Le 7 décembre 2020, lors d'une visite à Paris du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron avait affirmé s'être entretenu avec lui de "cas individuels", dont celui de Ramy Shaath. Un an après, "la libération de Ramy Shaath est-elle toujours une priorité pour la France ?", s'interrogent dans un communiqué conjoint les sections françaises d'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat), Amnesty International, le Cairo Institute for Human Rights Studies, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme. La situation de Ramy Shaath "fait l'objet d'un suivi attentif et est régulièrement abordée, y compris au plus haut niveau", a déclaré mardi la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, lors d'un point de presse. La France est "pleinement mobilisée" pour parvenir à "une issue positive et définitive", a-t-elle ajouté, qualifiant le dialogue avec l'Egypte sur les droits de l'Homme d'"exigeant et concret". Il y a un an, M. Macron avait défendu "une politique de dialogue exigeant plutôt qu'une politique de boycott", excluant de lier la coopération économique et militaire avec l'Egypte aux "désaccords" entre les deux pays sur les droits humains. "Les visites de haut niveau se sont depuis succédé, et de nouveaux contrats économiques et d'armement ont été signés", mais pour Ramy Shaath "rien n'a changé ou presque", alors que la loi égyptienne limite à deux ans la détention préventive, déplorent les ONG. "Si Céline Lebrun Shaath a pu se rendre quelques jours au Caire en février dernier pour rendre visite à son époux, celui-ci continue de dormir sur le sol dur et froid d'une cellule surpeuplée de 25 m2", selon le texte. Un autre militant égyptien des droits humains, le chercheur Patrick Zaki, devait lui être libéré mardi après 22 mois de détention mais encourt toujours jusqu'à cinq ans de prison pour "fausses informations" à cause d'un article dénonçant les discriminations contre les chrétiens. L'Egypte compte plus de 60.000 détenus d'opinion, selon des ONG. Les Etats-Unis estiment que le pays viole les droits humains dans tous les domaines et ont en conséquence gelé 10% de leur aide.
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