Les rebelles tigréens ont tué de nombreux civils, accuse une commission éthiopienne

Infos. Les rebelles tigréens ont "délibérément" tué de nombreux civils dans la région d'Amhara, les soupçonnant d'être des informateurs ou d'aider les forces fédérales éthiopiennes, affirme samedi la Commission éthiopienne des droits de l'Homme, affiliée au gouvernement.

Les rebelles tigréens ont tué de nombreux civils, accuse une commission éthiopienne

Au moins 184 civils sont morts dans les violents combats qui ont eu lieu en juillet et août dans certaines zones de la région d'Amhara, opposant les combattants du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) à l'armée éthiopienne, affirme la commission. Les combattants du TPLF ont "délibérément (tué) des dizaines de civils dans les villes et les zones rurales qu'ils ont capturées", affirme encore cette instance dans son rapport publié samedi, consacré à ces événements. Les civils ont été abattus pour avoir soutenu le gouvernement fédéral ou pour avoir hébergé des soldats blessés, a précisé la commission. "Les forces du TPLF ont abattu des malades mentaux (...) les soupçonnant d'être des informateurs du gouvernement", a-t-elle ajouté. À l'inverse, des personnes qui avaient fui les violences du Tigré ont été accusées d'espionner pour le compte du TPLF et aussi tuées, selon la commission, qui met en cause "des jeunes". "En outre, les deux parties belligérantes se sont livrées à des bombardements aveugles qui n'étaient pas dirigés vers un objectif militaire spécifique, causant des morts, des blessés et des dommages aux biens civils", est-il indiqué dans le rapport. Selon Daniel Bekele, commissaire en chef de la commission, "les violations et les abus commis par toutes les parties dans les zones de Gondar Sud et de Wollo Nord de la région d'Amhara soulignent la nécessité de mettre fin de toute urgence aux souffrances causées aux civils." - Crimes contre l'humanité - Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé des troupes dans le Tigré en novembre 2020 pour renverser le TPLF, en réponse, selon lui, à des attaques des rebelles contre les camps de l'armée. Bien que le lauréat du prix Nobel de la paix 2019 ait juré une victoire rapide, le TPLF avait repris fin juin la majeure partie du Tigré avant d'avancer vers les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar. Des organisations de défense des droits se sont déjà alarmées de la situation dans la région. Mercredi l'ONG Human Rights Watch a ainsi affirmé que le "siège effectif" du Tigré par le gouvernement empêche les femmes victimes de viols au cours de la guerre qui fait rage depuis un an dans le nord de l'Ethiopie d'accéder à des soins médicaux. Le même jour, Amnesty International a accusé des combattants tigréens d'avoir violé, battu et volé plusieurs femmes lors de l'attaque d'une ville de l'Amhara. Si le TPLF a critiqué la "méthodologie défectueuse" d'Amnesty International, il a aussi annoncé qu'il mènerait une enquête et, si les faits étaient avérés, traduirait en justice les coupables. Un récent rapport rédigé conjointement par le bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, et la commission éthiopienne des droits de l'Homme a cumulé les preuves de possibles crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

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