Accédant aux demandes des partenaires internationaux de son pays, Adama Barrow, dont l'élection en 2016 a mis fin à plus de 20 ans de dictature, a aussi assuré qu'il s'emploierait à ce que le président soit élu à la majorité absolue, y compris si cela nécessite un second tour, alors qu'il est actuellement élu sur un tour à la majorité relative. M. Barrow s'est en revanche gardé de s'engager à suivre les recommandations d'une commission chargée d'enquêter sur les crimes commis par l'Etat et ses agents sous la dictature de Yahya Jammeh. La commission lui a remis en novembre un rapport préconisant que les responsables soient jugés. M. Barrow a assuré que la décision n'appartenait pas à lui seul. "Je suis un grand fan de la limitation des mandats (...) je suis un grand fan de la majorité absolue", a-t-il dit. "Je vous assure, ainsi qu'au monde entier et à tous les Gambiens que nous aurons une nouvelle Constitution, que nous aurons une limitation de mandats et la majorité absolue", a dit M. Barrow lors de sa première conférence de presse après la proclamation de sa victoire. L'actuelle Constitution, datant de 1997, ne fixe aucune limite au nombre de mandats. Les partenaires de la Gambie jugent une réforme indispensable pour contenir les pouvoirs du président et consolider la fragile démocratie gambienne. M. Barrow a rappelé qu'une tentative de réforme avait échoué en 2020. "Je vous assure que nous aurons une nouvelle Constitution avant la fin de mon mandat", a-t-il dit. "Je veux que ce projet fasse partie de ma postérité", a-t-il dit. Le Parlement avait rejeté en septembre 2020 un projet de nouvelle Constitution instituant une limite de deux mandats. Les partisans de M. Barrow s'étaient opposés au caractère rétroactif de cette limitation, qui aurait empêché M. Barrow de briguer un troisième mandat. M. Barrow n'a pas dit s'il considérait que l'adoption d'une nouvelle Constitution remettrait le compteur des mandats à zéro en ce qui le concerne. Le président guinéen Alpha Condé avait brigué sur un tel fondement un troisième mandat controversé en 2020. Il a été renversé par un putsch depuis. Quant à des poursuites contre les auteurs de crimes dans les années Jammeh, "je prends part à la décision, mais ce n'est pas entièrement ma décision", a-t-il déclaré. La décision sera prise en concertation avec son gouvernement et après consultation d'experts, a-t-il déclaré. M. Barrow a six mois pour se prononcer. "Mais il y a une chose que je peux vous assurer: justice sera faite, ainsi que la réconciliation et les réparations", a-t-il dit.
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