L'affaire dite du "sexe contre des bonnes notes" a été relayée en septembre par des médias locaux après la diffusion sur les réseaux sociaux de messages à caractère sexuel échangés entre un des professeurs poursuivis et ses étudiantes. Cinq universitaires au total sont impliqués dans le scandale. Trois ont été incarcérés et les deux autres laissés en liberté provisoire sous caution. Quatre des accusés, enseignants à l'université Hassan Ier de Settat, ville proche de Casablanca, font face à de lourdes charges: "incitation à la débauche", "discrimination fondée sur le genre", "violence contre des femmes", a indiqué à l'AFP la même source. Leur procès a été ajourné au 14 décembre, selon les médias. Le cinquième, qui est en état d'arrestation, est poursuivi pour "attentat à la pudeur avec violence", un chef d'accusation plus grave. Il doit comparaître mercredi en première instance devant la chambre criminelle de la cour d'appel de Settat, a précisé la source proche du dossier. Depuis le scandale, le doyen de la faculté de droit et d'économie de Settat a démissionné fin novembre et la présidente de l'université pourrait être sanctionnée, selon le quotidien Al Akhbar. Parallèlement, une enquête a été ouverte par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). Ces dernières années, plusieurs cas de harcèlement sexuel subi par des étudiantes de la part de leurs professeurs au sein des universités marocaines ont été médiatisés mais souvent sans que des plaintes ne soient déposées. Et quand elles l'ont été, la plupart sont restées sans suite. Porter plainte contre son agresseur est une démarche très rare dans une société conservatrice qui pousse le plus souvent les victimes de violences sexuelles à se taire, par peur de représailles, du regard des autres ou pour sauvegarder la réputation de la famille. Les associations de défense des droits humains et les médias tirent régulièrement la sonnette d'alarme sur les violences infligées aux femmes marocaines. En 2018, après des années de vifs débats, une loi est entrée en vigueur. Pour la première fois, elle rend passible de peines de prison des actes "considérés comme des formes de harcèlement, d'agression, d'exploitation sexuelle ou de mauvais traitement". Le texte a toutefois été jugé "insuffisant" par les mouvements de défense des droits des femmes qui appellent à plus de sévérité face à ce fléau.
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