Les sanctions annoncées mardi par le Trésor américain visent le chef du renseignement militaire ougandais, le général de division Abel Kandiho, en raison de son implication présumée et de celle de ses services dans de graves violations des droits de l'homme, notamment des passages à tabac, des agressions sexuelles et des électrocutions. "Des personnes (...) ont été soumises à des passages à tabac horribles et à d'autres actes flagrants de la part de responsables (du renseignement militaires), notamment des agressions sexuelles et des électrocutions, qui ont souvent entraîné des blessures importantes à long terme, voire la mort", indique le communiqué des États-Unis. "Dans certains cas, M. Kandiho était personnellement impliqué dans les interrogatoires de personnes détenues, souvent sélectionnées en raison de leurs opinions politiques, de leur nationalité ou parce qu'elles critiquaient le gouvernement", ajoute le communiqué. L'armée ougandaise a riposté aux sanctions, se déclarant "déçue qu'une telle décision puisse être prise par un pays que nous considérons comme ami, partenaire et grand allié, sans procédure régulière et au mépris total du principe de +procès équitable+". Elle a déclaré qu'elle "demanderait des éclaircissements" aux autorités américaines sur cette question. Des militants des droits de l'homme avaient précédemment accusé les services de renseignement militaires d'exactions contre des membres de l'opposition, notamment des disparitions forcées. Le chef de l'opposition ougandaise, Bobi Wine, a affirmé que des centaines de ses partisans avaient été enlevés par les forces de sécurité à l'approche des élections de janvier dernier. Le scrutin, très contesté, a reconduit le président Yoweri Museveni au pouvoir pour un sixième mandat après une campagne violente marquée par l'arrestation de plusieurs personnalités de l'opposition et la mort de plusieurs dizaines de personnes. Selon l'ambassade des États-Unis, la campagne électorale ougandaise a été "entachée par le harcèlement des candidats, du personnel de campagne et des partisans de l'opposition, par la suppression des activités des médias et des organisations de la société civile et par la suspension d'Internet dans tout le pays". Le président Museveni et ses ministres ont admis que des centaines d'Ougandais étaient détenus par l'armée, ajoutant qu'ils seraient éventuellement traduits devant un tribunal militaire, ou libérés.
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