Fecafoot : "Il faut accepter que Samuel Eto'o ne puisse pas tout redresser" - Joseph-Antoine Bell

Infos. L' ancien attaquant des Lions indomptables Samuel Eto'o a été élu samedi à la tête de la Fédération camerounaise de Football (FECAFOOT). Joseph Antoine Bell, ancien international du football camerounais se dit prêt à aider Samuel Eto'o à réussir son mandat à la tête de cette instance. Il répond aux questions de Lilianne Nyatcha.

Fecafoot  : "Il faut accepter que Samuel Eto'o ne puisse pas tout redresser" - Joseph-Antoine Bell
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Pour vous, que représente cette élection de Samuel Eto'o à la présidence de la Fécafoot ?

Pour moi, c’est un changement de la perception que les gens peuvent avoir des footballeurs. Ce sont eux qui votent, et ils ont accepté qu’un ancien footballeur puisse être dirigeant comme eux. J’aimerais leur envoyer le message que nous, footballeurs, considérons comme footballeurs, tous ceux qui font quelque chose pour le football. C’est la même famille, ils ne se sont pas trompés.

Pour vous, ce n’est donc pas une surprise ou un tournant pour cette institution et le football camerounais ?

Oui absolument. On a changé de mentalité même si dans le passé, il y a très longtemps, un ancien capitaine avait été président. Mais il ne faut surtout pas mettre les gens dans des cases et vouloir les y maintenir. Aujourd'hui Samuel Eto’o est président de la fédération, il n'est plus joueur, il n’est même pas un ancien joueur. Il n’y a personne à aucun poste officiel qui se dit ancien étudiant.

Donc oui, il a été footballeur dans son passé, mais aujourd'hui il est président de la fédération camerounaise de football et il va se comporter en tant que tel. Et il va simplement y apporter sa personnalité.

Quelles sont vos craintes quand vous insistez sur le fait qu’aujourd'hui il est passé de footballeur à patron d'une fédération ?

Mais justement, les craintes ramènent toujours à son passé.  Il a été footballeur et aujourd’hui, il est chargé de diriger les footballeurs. Donc c’est lui qui doit concevoir (évidemment quand je dis "lui," je fais allusion à l'équipe qu'il aura choisi et à ceux qu'on lui aura confié). Il fait maintenant partie de la tête, il n’est plus les jambes ou les mains.

Est-ce que l'élection de Samuel Eto’o représente aussi pour vous, les anciens footballeurs, une revanche ? D’autant plus que vous-même Joseph Antoine Bell avez essayé en vain, à trois reprises de diriger la Fécafoot ?

Je ne sais pas. Moi je ne connais pas franchement le mot "revanche". Mais oui, j’ai été candidat à deux reprises. Et c'est pour ça que je dis qu'aujourd'hui la mentalité a évolué. Vous savez, la goutte d'eau finit toujours par faire un trou dans la roche, mais ce n’est pas la première goutte. 

Si aujourd’hui ça a marché, c’est peut-être parce que d’autres ont commencé avant. Mais ce n’est absolument pas une question de revanche parce que dans ma conception, il faut laisser le temps aux gens de comprendre. Il leur faut du temps pour comprendre qu’un ancien footballeur peut devenir patron de fédération de la même manière qu’un recteur est un ancien étudiant.

La Fécafoot est en crise depuis une dizaine d’années. Elle est passée par plusieurs comités de normalisation. En quatre ans, que peut faire Samuel Eto’o pour redresser une institution aussi instable ?

Je pense surtout qu’il faut oublier de parler de "redressement" comme si c'était de la lumière électrique. Comme si on était dans l'obscurité, et qu’il suffisait d’appuyer sur un interrupteur et tout d'un coup il y aurait la lumière. Vous avez vous-même dit que la fédération est instable depuis longtemps, cela signifie que le travail qu’il y a à abattre est énorme. Donc il faudrait du temps pour revenir à la normale. La fédération est passée par plusieurs mandats de normalisation, ce qui veut dire qu’elle est plus qu’anormale. Il faudra donc accepter qu’Eto’o ne puisse pas tout dresser du jour au lendemain. Ce qu'on attend de lui, c’est désormais de prendre le bon itinéraire, résolument, d’étape en étape, pour arriver un jour à la normale.

On comprend que Samuel Eto’o aura du pain sur la planche. Le Cameroun accueille la CAN 2022 à partir de janvier prochain. Par quoi faudra-t-il commencer ? 

Je serais un mauvais père si je vous disais par quoi il doit commencer. Parce que c’est lui qui est élu, pas moi. Sur ce genre de sujet, c’est lui qui va pouvoir parler, c’est lui qui doit parler. 

Mais vous-même venez de poser le diagnostic, la maladie dont souffre la Fécafoot… 

C’est très simple de dire que quelqu’un est malade, mais le traitement est prescrit par le médecin soignant. Donc je ne me permets même pas de parler à la place du président. Je peux juste penser à contribuer pour que son mandat soit bon. Je suis à ma place, et Samuel Eto’o est président de la Fécafoot. Donc laissons-le poser les actes qu’il pense être les meilleurs pour le bien de notre pôle. Moi je lui souhaite d’avoir une bonne inspiration comme sur le terrain.

Décryptage JA Bell

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