Après des années de procédure qui n'ont pas permis aux deux pays de se mettre d'accord sur le montant des réparations à verser à la RDC, la Cour internationale de Justice (CIJ) l'a fixé mercredi à 325 millions de dollars (225 millions pour les pertes en vies humaines, 40 pour les dommages aux biens et 60 pour ceux aux ressources naturelles). Loin des 11 milliards de dollars que réclamait la RDC. "On applaudit", parce que les Ougandais "ont pillé nos biens, violé nos femmes", se félicite Lodha Losa, pilote de taxi-moto, interrogé par l'AFP à Bunia, chef-lieu de l'Ituri. Aujourd'hui, dit-il, "ils doivent restituer ces biens-là, c'est notre droit". "Ils ont pillé l'or, les diamants, l'ivoire, le bois... même les fils électriques en cuivre, ils ont enroulé ça et sont partis avec", s'emporte aussi Edouard Uvoya, notable et pasteur de Bunia, en accusant les soldats ougandais d'avoir à l'époque "tué en masse". "Nous avons deux sentiments, de satisfaction et de désolation", analyse quant à lui Me Christian Uteki, juriste. "Satisfaction parce que l'Ouganda a été condamné et c'est un motif de fierté pour nous", déclare-t-il. Pour lui, "cette condamnation va dans le sens de la dissuasion de tout Etat qui tenterait de mener des activités militaires dans un autre Etat indépendant sans son accord". Mais aussi "désolation, parce que le montant de 325 millions est très minime", au vu de "tous les dégâts perpétrés sur le territoire congolais", au regard des "destructions, du bilan humain, du bilan écologique..." Au-delà du montant alloué, "il faut que les victimes puissent bénéficier de cette réparation", dit-il, en demandant aux Nations unies "de mettre la pression sur l'Ouganda pour que cette condamnation soit exécutée". Deux décennies après son implication dans la guerre de 1998-2003, qui a fait des centaines de milliers de morts et menacé l'intégrité de la RDC, l'armée ougandaise est de retour dans l'est du Congo. Cette fois c'est avec l'accord de Kinshasa, pour des opérations militaires conjointes contre les rebelles ADF (Forces démocratiques alliées), présentés par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale. "Nous demandons au président et à toutes les autorités sécuritaires de contrôler sérieusement (...) ces gens-là, pour que les erreurs du passé ne puissent pas revenir dans notre pays", demande le taxi-moto Lodha Losa.
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