Dans ce texte approuvé après de difficiles négociations, notamment avec la Russie, selon des diplomates, les 15 membres du Conseil de sécurité disent "prendre note" de la suspension du Burkina de l'Union africaine et de la Cédéao "jusqu'au rétablissement rapide et effectif de l'ordre constitutionnel par les autorités militaires". Une précédente version de la déclaration, obtenue par l'AFP, réclamait à la junte "de faciliter le retour rapide à l'ordre constitutionnel", mais cette requête a été écartée du texte par Moscou lors des négociations, selon une source diplomatique requérant l'anonymat. Dans la déclaration adoptée, le Conseil se dit "préoccupé par l'impact négatif des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la région", en allusion aux coups d'Etat militaires survenus au Mali et en Guinée. Il fait également part de son inquiétude face à "l'augmentation des activités terroristes et la situation socio-économique désastreuse" pour cette même région. Les membres du Conseil expriment aussi "leur soutien aux efforts de médiation régionaux" pour résoudre la crise au Burkina Faso. Une mission conjointe de représentants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et du bureau de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest a été organisée récemment dans le pays. La déclaration du Conseil "demande la libération et la protection du président Roch Marc Christian Kaboré et d'autres responsables gouvernementaux" arrêtés ou mis en résidence surveillée lors du coup d'Etat militaire. Rédigé par le Ghana, membre non permanent du Conseil de sécurité et président en exercice de la Cédéao, le texte fait suite à une réunion mardi à huis clos du Conseil de sécurité sur le Burkina Faso, demandée par les trois membres africains de l'instance (Ghana, Kenya, Gabon). Alors que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait très rapidement condamné en janvier en des termes forts le coup d'Etat, le Conseil de sécurité avait choisi l'attentisme et de voir les décisions de l'UA et de la Cédéao avant d'adopter une position. Réunie en sommet extraordinaire jeudi dernier au Ghana, la Cédéao a décidé de ne pas imposer de sanctions au Burkina Faso et avait demandé aux nouvelles autorités burkinabè un calendrier "raisonnable pour le retour à l'ordre constitutionnel". Samedi, un décret présidentiel du nouvel homme fort du Burkina, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a créé une commission chargée d'élaborer un projet de charte et d'agenda de la transition dans le pays.
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