"Il est clair que les libertés sont menacées et font face à un péril imminent", a déclaré Yassine Jelassi, chef du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), lors d'une conférence de presse organisée par 21 organisations de défense des droits. "Une mentalité sécuritaire et policière dirige l'Etat. La Tunisie est devenue un pays qui réprime les libertés", s'est-il alarmé. Ces mêmes ONG avaient dénoncé samedi une "répression" policière et des agressions "barbares" contre des journalistes et des manifestants lors des protestations organisées vendredi contre le président Kais Saied. Des manifestations ont eu lieu à Tunis contre le coup de force du président tunisien du 25 juillet par lequel il s'est arrogé les pleins pouvoirs et pour marquer le 11e anniversaire de la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011. Ces rassemblements avaient été interdits par les autorités, officiellement pour des raisons sanitaires face à une résurgence de l'épidémie de Covid-19. Dans des scènes d'une violence qui n'avait plus été vue dans la capitale depuis 10 ans, les policiers ont chargé les manifestants à grand renfort de canons à eau et de gaz lacrymogènes et ont procédé à des dizaines d'arrestations musclées. Le correspondant du quotidien Libération, de Jeune Afrique et de RFI, Mathieu Galtier, a été violenté par des policiers et empêché de couvrir cette manifestation, ont dénoncé Libération, RFI et l'association des correspondants étrangers en Afrique du Nord (NAFCC). Depuis la révolte qui a renversé le dictateur Ben Ali en 2011 et donné le coup d'envoi des soulèvements du Printemps arabe dans la région, la Tunisie a enregistré d'énormes progrès dans les domaines de libertés mais craint un retour vers un régime autoritaire depuis le coup de force du président Saied.
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