Etienne Fakaba Sissoko est poursuivi "pour deux affaires distinctes", selon le Parquet. Il lui est d'abord reproché d'avoir tenu "des propos tendant à la stigmatisation ou la discrimination régionaliste, ethnique ou religieuse de nature à dresser les citoyens les uns contre les autres et à troubler l'ordre public par usage des technologies de l'information et de la communication", a expliqué le Parquet sans préciser les propos visés. Professeur d'économie et chercheur au Centre d'analyses politiques, économiques et sociales du Mali, un organisme privé de Bamako, Etienne Fakaba Sissoko est également poursuivi pour "présomption de faux et usage de faux diplômes universitaires", selon le Parquet. L'économiste avait été arrêté dimanche à Bamako et entendu dans un commissariat de police à propos de "propos subversifs et démoralisants", avait alors indiqué à l'AFP un de ses avocats, ajoutant ne pas savoir quels étaient les propos visés. Il est récemment intervenu dans plusieurs médias, maliens et étrangers, à propos des possibles répercussions des sévères sanctions récemment imposées au Mali par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Etienne Fakaba Sissoko a auparavant notamment travaillé à la présidence malienne et dans un organisme gouvernemental chargé de la gestion de la crise dans le centre du Mali, pays sahélien en proie depuis 2012 à une crise multiforme, dont des attaques jihadistes auxquelles se mêlent des tensions communautaires. Un responsable de "Yerewolo Debout sur les remparts", un mouvement favorable à la junte au pouvoir, a été également inculpé et écroué, selon le Parquet. Il est reproché à Amadou Diallo, dit "Pape", des "propos injurieux sur fond de haine manifeste", tenus sur sa page Facebook après le décès dimanche de l'ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta. La Cédéao et l'Uemoa ont pris le 9 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l'encontre du Mali, en réaction aux velléités de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années. Ces mesures sanctionnent notamment le refus des colonels, qui ont mené deux coups d'Etat en août 2020 et mai 2021, de tenir leur promesse d'organiser le 27 février prochain des élections présidentielle et législatives qui auraient ramené des civils à la tête du pays. Ces sanctions ont été dénoncées comme "illégales" par le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga, dans une interview sur la télévision publique diffusée samedi soir.
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