"La zone était densément peuplée lorsque l'explosion s'est produite et certaines victimes, pour la plupart des civils, sont grièvement blessées", a déclaré à l'AFP un responsable des forces de sécurité, Abdullahi Muktar, indiquant que l'explosion avait "tué six personnes et blessé 12 autres". Une enquête est en cours pour en connaître les circonstances exactes, "mais les observations préliminaires indiquent" qu'un probable kamikaze "a déclenché l'explosion", a-t-il ajouté. Un communiqué du service d'ambulances Aamin a évoqué un nombre identique de tués, mais fait état de 13 blessés. "L'explosion a été énorme, j'ai vu des ambulances transporter des blessés, dont certains grièvement atteints", a raconté un témoin, Mohamed Tahlil. La capitale somalienne Mogadiscio a été le théâtre de plusieurs attentats ces dernières semaines. Le pays est plongé dans une profonde crise politique depuis que le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, a vu son mandat expirer le 8 février 2021 sans avoir réussi à organiser des élections. Depuis, le président et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble affichent régulièrement leurs différends qui viennent alimenter les retards du processus électoral. Selon le complexe système électoral somalien, les assemblées des cinq Etats du pays et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président. Le vote pour la chambre haute s'est achevé l'année dernière et les délégués des clans ont jusqu'à présent élu environ 40% des 275 députés de la chambre basse. Cette impasse politique inquiète les bailleurs de fonds internationaux qui craignent qu'elle ne détourne l'attention de la menace des insurgés islamistes shebab combattant le gouvernement depuis plus d'une décennie. Mardi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a annoncé restreindre l'accès aux "visas pour les responsables somaliens actuels ou anciens ou pour d'autres personnes soupçonnées d'être responsables ou complices de saper le processus démocratique en Somalie". "Cette politique s'appliquera aux personnes qui ont joué un rôle dans des irrégularités de procédure ayant sapé le processus électoral, qui n'ont pas respecté leurs obligations de mettre en oeuvre des élections dans les délais et transparentes, et qui ont harcelé, intimidé, arrêté des journalistes et membres de partis d'opposition, ou ont exercé des violences envers eux", a-t-il expliqué dans un communiqué. Evincés de Mogadiscio par la force de l'Union africaine (Amisom) en 2011, les shebab contrôlent toujours de vastes zones rurales et mènent régulièrement des attentats à Mogadiscio.
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