Cette somme fixée mercredi par la plus haute juridiction de l'ONU reste loin des 11 milliards de dollars réclamés par Kinshasa. "Si le montant accordé est bien inférieur à celui demandé par la RDC, l'Ouganda considère néanmoins le jugement comme injuste et erroné, tout comme le précédent jugement de 2005 sur la responsabilité était injuste et erroné", a déclaré le ministère ougandais des Affaires étrangères dans un communiqué. "L'Ouganda regrette que cette décision intervienne à un moment où les deux pays continuent de renforcer leurs relations", ajoute-t-il. La Cour internationale de justice avait statué en 2005 que l'Ouganda devait payer des réparations pour avoir envahi la RDC pendant la Deuxième guerre du Congo (1998-2003). Les deux pays n'avaient ensuite pas trouvé d'accord sur le montant des réparations. La deuxième guerre du Congo a impliqué jusqu'à neuf pays africains, parmi lesquels l'Ouganda et le Rwanda qui soutenaient des forces rebelles dans l'Est du pays, riche en minerais. Les deux guerres successives qui ont, entre 1996 et 2003, dévasté la RDC - appelée Zaïre jusqu'en 1997 - ont fait plusieurs centaines de milliers de morts. La CIJ a estimé mercredi qu'il n'y avait "pas suffisamment de preuves pour étayer l'affirmation de la RDC selon laquelle l'Ouganda doit réparation pour la mort de 180.000 civils". Dans son communiqué, le ministère ougandais des Affaires étrangères s'étonne également de voir son pays montré du doigt alors que d'autres armées étaient impliquées dans le conflit. "L'Ouganda conteste et rejette les conclusions (faisant état) d'actes répréhensibles commis par les Forces de défense du peuple ougandais (l'armée ougandaise, ndlr), largement connues pour être l'une des forces les plus disciplinées au monde", indique le ministère. L'Ouganda "fait tout ce qui est en son pouvoir" pour travailler avec le gouvernement de la RDC sur les questions de sécurité, d'infrastructures et d'intégration économique régionale, ajoute-t-il. L'armée ougandaise mène notamment depuis fin novembre une offensive conjointe avec l'armée de RDC dans les provinces congolaises de l'Ituri et du Nord-Kivu contre les rebelles ougandais des ADF (Forces démocratiques alliées), que le groupe Etat islamique présente comme sa branche en Afrique centrale. "Les problèmes qui ont conduit à la présence ougandaise en RDC entre 1998 et 2003 n'étaient pas résolus à l'époque et ne le sont toujours pas aujourd'hui", affirme le ministère.
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