Les deux ONG de défense des droits humains ont conjointement établi que ces combattants ont, en novembre et décembre, détenu, torturé et affamé des civils, dont des adolescents et des personnes âgées, dans l'ouest du Tigré. Ces milices et forces de sécurité ont notamment attaqué à la machette et à la hache des civils qui tentaient de fuir cette zone disputée de longue date, tandis que d'autres ont été embarqués à bord de camions et ont disparu depuis. "Sans réaction internationale urgente pour prévenir d'autres atrocités, les Tigréens, particulièrement ceux qui sont en détention, sont en grand danger", affirme dans un communiqué Joanne Mariner, directrice de la réponse aux crises chez Amnesty. Ces alertes sont publiées alors que le Conseil des droits humains de l'ONU doit tenir vendredi une session spéciale pour étudier la nomination d'enquêteurs qui travailleront sur de possibles violations des droits dans le cadre de la guerre. Le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré en novembre 2020 afin d'en destituer les autorités locales, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires. M. Abiy avait proclamé la victoire trois semaines plus tard, après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais en juin, le TPLF a repris l'essentiel du Tigré et poursuivi son offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar. Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d'Ethiopiens dans des conditions proches de la famine, selon l'ONU. Les deux ONG affirment que cette "nouvelle avalanche d'exactions (...) devrait sonner l'alarme" quant à ce conflit qui a renforcé les tensions historiques entre Amhara et Tigréens, deux des principaux groupes ethniques éthiopiens. Amhara et Tigréens revendiquent l'ouest du Tigré et les Amhara ont pris au début de la guerre le contrôle de ces terres fertiles. Les Nations unies s'y sont inquiétées de larges déplacements de population et les Etats-Unis d'actes de "nettoyage ethnique". Un porte-parole de la région Amhara n'était pas disponible dans l'immédiat pour des commentaires. Selon Amnesty et HRW, les attaques délibérées de civils et les expulsions forcées "enfreignent les lois de la guerre" et ceux qui en sont responsables devraient être identifiés et rendre des comptes. En décembre, HRW a accusé le TPLF d'avoir exécuté des dizaines de civils dans deux localités amhara qu'il contrôlait entre août et septembre.
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