"Certaines d'entre elles portent des robes courtes qui exposent leurs cuisses et déconcentrent les chauffeurs, qui finissent par provoquer des accidents et les gens à bord meurent", a déclaré mercredi à l'AFP Patrick Opio Obote, président de l'association des vendeurs ambulants de Lira, grande ville du nord du pays. Cette organisation professionnelle influente réunit des vendeurs qui se déplacent d'un marché à l'autre et utilisent des camions pour transporter leurs marchandises. Cette interdiction prend effet "immédiatement" et "même les épouses" des chauffeurs n'auront pas le droit de voyager à leurs côtés, a-t-il ajouté. M. Obote a précisé que la décision a été prise après examen des causes d'accidents de la route dans la région et que les femmes -dont certaines "emmènent les chauffeurs dans des bars pour boire de l'alcool"- en sont une, avec la vitesse et l'indiscipline. Cette décision intervient quelques jours après un accident, le 10 janvier, à Lira dans lequel neuf commerçants ont été tués et 20 autres blessés. Alice Mugwanya Kabijje, une militante pour les droits des femmes, a jugé cette décision illégale, qualifiant cette "attaque envers les femmes" de preuve d'un "chauvinisme masculin". "C'est totalement contraire à la constitution de l'Ouganda, qui interdit d'empêcher un certain genre de participer librement au travail quotidien", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Imputer un accident de la route à une tenue vestimentaire est un raisonnement maladroit et un indicateur de la manière dont une femme est encore discriminée dans nos sociétés où les hommes préfèrent qu'elle reste dans la cuisine", a-t-elle ajouté. Selon le service ougandais de la circulation et de la sécurité routière, la région de Lira a été la deuxième la plus durement frappée par les accidents de la route durant les fêtes de fin d'année.
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